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ArchivesLe 1er novembre 1970, le Québec se dote d’un régime public d’assurance maladie

Des travailleuses à l'œuvre dans un bureau de la Régie de l'assurance maladie du Québec en 1971.

Le régime public d'assurance maladie existe au Québec depuis le 1er novembre 1970.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il y a 50 ans, un régime d’assurance maladie public et universel voyait le jour au Québec. Nos archives rappellent les difficultés d’application de cette mesure sociale et l'évaluation effectuée quelques mois après sa mise en place.

Le Québec retardataire

Avant que l’assurance maladie arrive, le patient attendait à la dernière minute. Il fallait qu’il soit réellement malade pour venir.

Une citation de Un médecin interviewé à Format 60, 7 mai 1971

Le 1er novembre 1970, le Québec devient la dernière province canadienne à mettre en place un régime public et universel d’assurance maladie.

Auparavant, la majorité des Québécois devaient compter sur leurs économies ou sur la charité des communautés religieuses, sans quoi ils n’avaient pas accès à des soins médicaux.

Le Québec a alors l’espérance de vie la plus courte et le taux de mortalité infantile le plus élevé du Canada.

La mise en application du régime québécois d’assurance maladie ne se fait cependant pas sans difficulté.

Initialement, le régime devait entrer en vigueur le 1er juillet 1970.

Or il fallait au préalable que le gouvernement du Québec règle l’épineux problème de l’opposition des médecins omnipraticiens et des médecins spécialistes à certaines dispositions du nouveau régime.

« Format 30 », 15 janvier 1970

Voici un extrait d’une table ronde présentée à l’émission Format 30 le 15 janvier 1970. Louis Martin anime l'émission.

Le journaliste Paul-Émile Tremblay interroge le président de la Fédération des omnipraticiens du Québec, le docteur Gérard Hamel, sur l’état des négociations avec le gouvernement du Québec.

Le docteur Hamel répond que ces dernières ont pris du retard et qu'elles sont dans une situation difficile, mais pas désespérée. Une entente avec les omnipraticiens est possible pour le 1er juillet.

La très vive opposition des médecins spécialistes a cependant contribué à faire manquer cette date.

« Téléjournal », 6 octobre 1970

Au Téléjournal du 6 octobre 1970, le correspondant parlementaire Michael McAndrew rappelle le bras de fer entre le gouvernement du premier ministre Robert Bourassa et les médecins spécialistes. Gaétan Montreuil anime alors le Téléjournal.

Le gouvernement du Québec a dû déposer à l’Assemblée nationale deux projets de loi qui garantiraient la mise en application de l’assurance maladie dès le 1er novembre, même sans l'accord des médecins.

Le premier ministre Bourassa demandait alors à mots couverts au président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le docteur Raymond Robillard, de faire preuve de responsabilité.

Mais la confrontation s’est poursuivie.

Une grève des médecins spécialistes a même obligé le gouvernement Bourassa à adopter une loi spéciale qui forçait leur retour au travail.

L’assurance maladie entre en fonction, contre vents et marées, le 1er novembre 1970. Des accords sont obtenus plus tard avec les médecins omnipraticiens et spécialistes.

Incidence et bilan de l’assurance maladie

C’est malheureux, par contre, qu’il n’y ait pas plus de médecins qu’il y en a, parce que l’attente est terrible. Il y a beaucoup plus de clients, de patients qu’avant.

Une citation de Un patient dans une salle d’attente, Format 60, 7 mai 1971

« Format 60 », 7 mai 1971

Sept mois après sa mise en application, le journaliste Guy Lamarche présente le 7 mai 1971, à l’émission Format 60, un reportage faisant un bilan préliminaire du régime de l’assurance maladie.

Le journaliste interviewe plusieurs patients dans des salles d’attente de cabinets de médecin ou dans des hôpitaux.

Plusieurs d'entre eux affirment que l’assurance maladie n’a pas modifié la qualité de leurs consultations avec le médecin.

Les rendez-vous sont rapides à obtenir et les médecins ne sont pas plus pressés qu’avant.

Par contre, plusieurs autres patients constatent un allongement du temps d’attente.

Un homme affirme que le rendez-vous de sa fille a été retardé de deux heures et quart chez son médecin.

L’allongement du temps d’attente était une situation prévisible.

Il faut rappeler que le régime de l’assurance maladie a été créé pour que la part de la population qui se privait jusque-là de soins médicaux – faute de moyens financiers – puisse y avoir accès.

À l’hôpital Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme, le radiologiste Roger Pinard constate que la liste des personnes inscrites dans son secteur a augmenté de 3000 à 3600 patients depuis l’instauration de l’assurance maladie.

On peut comprendre alors qu’il y avait parfois de l'engorgement dans les salles d’attente des cabinets de médecins. On n’avait pas encore formé assez de nouveaux médecins pour absorber cette augmentation du nombre de patients.

Ce problème avait été anticipé par plusieurs experts, notamment par le président de la Fédération des omnipraticiens du Québec, le docteur Gérard Hamel.

Il faut quelques années pour régler le problème.

Le 1er janvier  1997, le régime d’assurance maladie est complété par une assurance universelle qui couvre une partie du coût des médicaments d’ordonnance.

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