•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

ArchivesL’Hôpital de Saint-Boniface : le plus ancien hôpital de l’Ouest canadien

Illustration de la façade de l'Hôpital de Saint-Boniface.

Hôpital Saint-Boniface en 1914, « Ce soir », 18 janvier 1996.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Il y a 150 ans, en 1871, l’Hôpital de Saint-Boniface voyait le jour au Manitoba. Créé par la communauté des Soeurs de la charité de Montréal, surnommées « Sœurs grises », l’établissement de santé a su se tailler une solide réputation dans les domaines de la recherche et de la gestion des soins de santé, comme en témoignent nos reportages d’archives.

S’agrandir et se moderniser pour répondre aux besoins des Manitobains

Premier hôpital fondé dans l’Ouest canadien, l’Hôpital général de Saint-Boniface est l’un des rares hôpitaux demeurés propriété des Sœurs grises.

Le 18 janvier 1996, alors que l’établissement célèbre son 125e anniversaire, la journaliste Maroussia Kishka revient sur l’histoire de ce dernier.

Ce soir, 18 janvier 1996

Les religieuses, arrivées sur les rives de la rivière Rouge en 1844, fondent l’hôpital en 1871. Le bâtiment ne compte alors que quatre lits pour accueillir des patients.

Entre 1871 et 1911, la population du Manitoba voit son nombre doubler tous les 10 ans. La province passe de 25 000 à 400 000 habitants.

L’Hôpital de Saint-Boniface doit prendre rapidement de l’ampleur et offrir un plus grand nombre de lits en raison des épidémies qui sévissent à la fin du 19e siècle. Winnipeg reçoit à l’époque

le triste surnom de capitale de la typhoïde en Amérique du Nord .

Durant cette période, l’Hôpital de Saint-Boniface s’agrandit et se modernise. Il atteint 500 lits en 1914.

L’Hôpital se dote notamment d’une centrale électrique et d’un système de chauffage avec thermostat dans toutes les chambres. Du jamais vu à Winnipeg en 1912.

Une citation de Maroussia Kishka, journaliste

Alors que la médecine en est à ses balbutiements en matière de chirurgie, les salles d’opération et le laboratoire de l’Hôpital de Saint-Boniface sont à la fine pointe de ce qui se fait au début du 20e siècle. Les Sœurs grises suivent constamment l’évolution de la médecine et des soins de santé.

Dans les années 1950, l’Hôpital se modernise encore et se dote de 13 nouvelles salles d’opération. L’une d’entre elles accueillera le premier patient opéré à cœur ouvert au Manitoba. Pratiquée en 1959 sur un garçon de 5 ans, l’intervention, d’une durée de 7 heures, s’avère un succès.

L’Hôpital deviendra un leader dans la recherche et le traitement des maladies cardiaques avec son Centre de recherche renommé, inauguré en 1987.

En 1984, Saint-Boniface devient le premier hôpital au Canada à créer un programme de soins palliatifs.

L’apport des Sœurs grises ne se fait pas sans condition

Le 17 février 1986, le journaliste Jean Larin présente au Point un reportage qui traite de l’impact des Sœurs grises dans la gestion de l’Hôpital général de Saint-Boniface.

Le Point, 17 février 1986

La communauté des Soeurs de la charité de Montréal, ou Sœurs grises, est fondée par Marguerite d’Youville en 1737 à Montréal.

Depuis sa fondation, la communauté des Sœurs grises a mis sur pied et géré des dizaines d’établissements qui œuvrent dans le domaine de la santé et des services sociaux, au Canada et aux États-Unis.

Pendant plusieurs années, les Sœurs grises ont régné sur beaucoup de nos hôpitaux, mais avec la laïcisation de la société québécoise, elles ont disparu peu à peu des sphères qui leur étaient autrefois réservées.

Au Québec, on doit notamment aux Sœurs grises les hôpitaux Notre-Dame, Maisonneuve-Rosemont et l’Institut de cardiologie de Montréal, qui sont aujourd’hui administrés par le gouvernement.

Avec l’avènement de l’assurance maladie au début des années 1970, les Sœurs grises ont quitté la province du Québec. Mais, dans l’Ouest canadien, notamment à l’Hôpital de Saint-Boniface, elles ont continué leurs œuvres auprès des malades.

Je pense que mère d’Youville avait vraiment une technique. Elle avait à ce qu’on dit un charisme, un don pour les autres, et c’était une bonne gestionnaire.

Une citation de Sœur Marie Bonin, supérieure provinciale à Saint-Boniface, 1986

Après plus de 200 ans, leur réputation de gestionnaires d’hôpitaux est solide et reconnue. Le bien-être du patient est depuis toujours au cœur de leur énoncé de mission.

Lorsque les Sœurs grises gèrent des établissements de santé, elles le font en imposant leurs conditions. Ainsi, en 1985, elles ont fermé la porte à la fécondation in vitro. L’Hôpital de Saint-Boniface ne pratique pas non plus d’avortements, et les demandes pour les ligatures des trombes ou les vasectomies sont étudiées au cas par cas.

En 2000, les Sœurs grises ont transféré à la Corporation catholique du Manitoba la gestion et les droits de propriété de leurs œuvres de santé, notamment l’Hôpital général de Saint-Boniface.

Les membres de la Corporation catholique de la santé du Manitoba sont nommés par les Sœurs grises. Le conseil d’administration est composé de 14 membres, qui représentent chacun des établissements du réseau. L’Hôpital général de Saint-Boniface est également affilié à l’Université du Manitoba.

Encore plus de nos archives

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.