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Loi sur les nouvelles en ligne : un « front commun » des libéraux, du NPD et du Bloc

Un téléphone avec plusieurs applications.

Ottawa a dépensé au moins 50 millions de dollars en publicité chez Google, YouTube, Facebook et Instagram au cours des cinq dernières années.

Photo : Radio-Canada / Érik Chouinard

Deux des trois partis d’opposition présents à la Chambre des communes joignent leurs voix à celle du gouvernement de Justin Trudeau pour réclamer que Meta et Google cessent de « prendre les Canadiens en otages » au sujet de la Loi sur les nouvelles en ligne.

Le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez sera accompagné du député bloquiste Martin Champoux, et le député néo-démocrate Peter Julian se joindra à eux virtuellement, lors d'un point de presse prévu mercredi midi.

Ensemble, ils comptent présenter un front commun face à Meta et à Google qui ont choisi de défier la loi du gouvernement fédéral, qui vient de recevoir la sanction royale le 21 juin.

L’objectif, c’est de montrer la volonté unie des élus, et de dénoncer les tactiques d’intimidation de Google et de Meta, qui s’apparentent à du chantage, indique une source au courant des discussions.

Une presse libre et indépendante est fondamentale pour notre démocratie, estime le ministre Rodriguez.

Il est important de montrer aux géants du web que nous nous tenons debout et que les lois que l’on vote démocratiquement doivent être respectées.

Une citation de Martin Champoux, député bloquiste

Bras de fer entre les géants du web et Ottawa

Consulter le dossier complet

Deux mains se touchent.

Les géants du web doivent suivre des règles comme tout le monde. Ils ne sont pas au-dessus des lois, soumet une source néo-démocrate. Ils doivent cesser de prendre les Canadiens en otages.

Deux députés sur trois appuient le gouvernement

Ce front commun réunit trois des quatre principaux partis politiques représentés aux Communes et presque les deux tiers de tous les élus. Seul le Parti conservateur du Canada prend le parti des géants du web et dénonce la Loi sur les nouvelles en ligne, que le chef Pierre Poilievre a qualifiée de censure qui nuit à la liberté d’expression.

Pierre Poilievre

Le chef conservateur Pierre Poilievre

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates estiment que la nouvelle loi est essentielle pour équilibrer le rapport de force entre les médias canadiens et les géants du web.

L’objectif est notamment de faire payer les compagnies numériques quand elles utilisent le contenu des médias canadiens sur leur plateforme.

La Loi sur les nouvelles en ligne, qui doit entrer en vigueur d’ici six mois, obligera notamment Google et Meta à négocier avec les médias canadiens une compensation adéquate en échange de leur contenu.

Pour protester contre l’adoption de la loi, Google et Meta ont annoncé qu’ils allaient à l’avenir bloquer les nouvelles provenant de médias canadiens sur leurs réseaux sociaux et sur leur moteur de recherche.

Pour les deux compagnies, c’est une question d’argent, mais aussi de principes. Elles cherchent autant à protéger leur modèle d’affaires que leurs revenus, tout en se servant du Canada pour envoyer un message aux autres gouvernements dans le monde qui seraient tentés d’imiter l'initiative d'Ottawa.

Google et Facebook essaient d'envoyer un message, non seulement au Canada, mais aussi à la France, à l'Angleterre, à l'Allemagne et aux États-Unis, affirme Pablo Rodriguez, qui dit que le gouvernement se tiendra debout pour les Canadiens.

Sortie stratégique

Pour le gouvernement et les partis d’opposition, cette sortie conjointe est l’occasion de montrer aux géants du web le sérieux de la démarche de la majorité des députés aux Communes.

Elle vise également à protéger les médias d’information et à s’assurer qu’il y ait un meilleur partage des revenus publicitaires, ajoute Martin Champoux.

Pablo Rodriguez debout à la Chambre des communes.

Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Le ministre Pablo Rodriguez ne manque pas une occasion pour rappeler que plus de 450 salles de nouvelles ont fermé leurs portes au pays au cours des dernières années, et que la loi permettra aux médias canadiens de rétablir un rapport de force face aux géants du web qui font énormément d’argent au Canada, des milliards de dollars.

Les revenus publicitaires en 2020 sont estimés à 5 milliards pour Google et à 3 milliards pour Facebook, selon une analyse effectuée par le Projet de recherche sur la concentration des médias canadiens.

Le NPD et le Bloc, qui appuient la démarche libérale, aimeraient quand même que le gouvernement durcisse encore plus le ton.

Les deux partis exigent que le gouvernement fédéral cesse d’acheter de la publicité dans les médias sociaux qui refusent de se plier aux lois canadiennes. Ottawa a dépensé au moins 50 millions de dollars en publicité sur Google, YouTube, Facebook et Instagram au cours des cinq dernières années.

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