Le Bureau de la concurrence du Canada examine le blocage des nouvelles par Meta
Meta a déjà commencé à bloquer le contenu journalistique sur ses plateformes.
Photo : CBC News / Evan Mitsui
Le Bureau de la concurrence du Canada confirme qu'il mène un examen préliminaire en ce qui concerne la décision de Meta de bloquer l'accès des Canadiens aux actualités sur leurs plateformes depuis l'adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne.
Le Bureau de la concurrence surveille de près l’évolution de la situation et mène actuellement un examen préliminaire de cette affaire. Il recueille des informations afin de déterminer si ces comportements pourraient relever de la Loi sur la concurrence, y compris les façons dont ces comportements spécifiques pourraient nuire à la concurrence
, précise le conseiller principal en communications pour le Bureau de la concurrence, John Power.
L'organisation affirme aussi avoir reçu la plainte de l'Association canadienne des radiodiffuseurs, de Médias d'info Canada et de Radio-Canada/CBC à propos du blocage de nouvelles.
Ces groupes disent estimer que les pratiques de Meta sont de toute évidence conçues pour mater les entreprises de presse canadiennes, les empêcher de participer et d'accéder au marché de la publicité et réduire considérablement leur visibilité auprès des Canadiens sur les médias sociaux
.
Trop tôt pour se prononcer
M. Power soutient cependant qu'il est trop tôt pour que le Bureau de la concurrence émette des hypothèses ou donne son avis quant à savoir si les moyens employés par Meta pourraient soulever des préoccupations en vertu de la Loi sur la concurrence.
L'organisme demeure ouvert à l'idée de recevoir toutes les informations sur les effets anticoncurrentiels que ce comportement pourrait avoir.
Nous devons effectuer un examen approfondi et complet des faits avant de conclure qu’il y a eu infraction à la Loi sur la concurrence
, ajoute-t-il, spécifiant que l'examen de la conduite des grandes plateformes numériques continue d'être une priorité pour le Bureau de la concurrence.
La nouvelle ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, avait d'ailleurs réagi par écrit à la demande d'enquête en affirmant que les géants du web préfèrent bloquer l'accès aux nouvelles pour leurs utilisateurs au lieu de payer leur juste part pour le travail des médias
.
Rappelons que la société fondée par Mark Zuckerberg a commencé à bloquer les nouvelles canadiennes sur ses réseaux dans la foulée de l'adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne par Ottawa.
Cette loi, qui a reçu l'aval des Communes et du Sénat en juin, vise à forcer les géants du web à indemniser les médias d'information pour le partage de leurs articles et de leurs reportages.