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Mordus de politique à votre rencontre

Sébastien Bovet, Michelle Courchesne, Françoise Boivin, Jean-François Lisée et Dimitri Soudas rient ensemble sur le plateau.

L'équipe de « Mordus de politique » est rassemblée pour une émission devant public.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

Mordus de politique vous offre une émission spéciale tournée dans les studios de Radio-Canada, à Montréal.

Pour l’occasion, l'animateur Sébastien Bovet et les Mordus Michelle Courchesne, Jean-François Lisée, Françoise Boivin et Dimitri Soudas répondent aux questions du public. Voici des extraits de leurs échanges sur certains des thèmes abordés.

Le logement

Rose-Marie Leclerc, de Montréal : Dimitri Soudas, de quelle manière le gouvernement fédéral pourrait-il contribuer à régler la crise du logement tout en respectant l’autonomie des provinces?

Dimitri Soudas : Le gouvernement fédéral a très peu de leviers pour régler la crise du logement. Ce n’est pas toujours juste une question d’argent. Je mets le fardeau et la plus grande responsabilité sur les épaules des municipalités. On ne parle plus seulement de pénurie de logements abordables et de logements sociaux, mais de pénurie de logements tout court. Ce n’est pas normal que l’itinérance, dans des régions comme Saint-Jérôme, ait doublé ou même triplé.

J’ai des enfants et je me demande s’ils pourront s’acheter une maison. Ma première maison était à Aylmer, au Québec, et elle m’a coûté 250 000 $. Aujourd’hui, ce n’est même pas possible d’acheter un garage pour ce prix. Les gouvernements devraient donc s’entendre sur des solutions. Mais nous aussi, comme citoyens, nous voulons du logement social, du logement abordable, mais pas dans notre cour arrière. Donc, deux façons de régler cette crise, c’est premièrement de se regarder dans le miroir et deuxièmement de mettre de la pression sur les municipalités.

Dimitri Soudas et Françoise Boivin se regardent.

Dimitri Soudas, à gauche, a été directeur des communications pour l'ancien premier ministre Stephen Harper. Françoise Boivin, à droite, a quant à elle été députée à Ottawa pendant six ans, dont quatre sous la bannière du NPD.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le choix des juges

Claude Vezeau, de Bromont : Françoise Boivin, il y a un nombre important de postes de juges à pourvoir au Canada. Devrait-on s’inquiéter que le portrait de la justice canadienne change, comme on l’a vu aux États-Unis, si un gouvernement conservateur prend le pouvoir?

Françoise Boivin : C’est intéressant, parce que la semaine dernière, je parlais avec Suzanne Côté, qui est juge à la Cour suprême du Canada. Suzanne Côté a été nommée par le gouvernement Harper. J’ai moi-même participé au comité qui a nommé le juge Wagner, qui est devenu juge en chef de la Cour suprême du Canada sous le gouvernement Harper.

La différence entre le Canada et les États-Unis, c’est qu’ici, ce sont des juges qui sont là à vie. Ils ne sont pas élus. Le fait d’être élu, d’être sous une bannière républicaine ou démocrate, ça change le portrait. Des fois, au Canada, un juge se fait nommer par le gouvernement en place et on se dit : Il est de droite, c’est l’ami des conservateurs. Mais une fois qu’un juge est nommé, il n’est plus l’ami de personne, il est l’ami de la justice.

Michelle Courchesne sourit.

Michelle Courchesne a été députée à l'Assemblée nationale du Québec de 2003 à 2012. Elle a été tour à tour vice-première ministre, présidente du Conseil du Trésor et ministre de différents portefeuilles au sein du gouvernement libéral de Jean Charest.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L’immigration

Missila Izza, de Montréal : Michelle Courchesne, considérant que le recrutement en matière d’immigration au Canada vise principalement des personnes diplômées et hautement qualifiées, pourquoi semble-t-il aussi complexe de faire avancer le dossier de la reconnaissance des diplômes, notamment pour les travailleurs et travailleuses de la santé?

Michelle Courchesne : Je vous rassure, il y a du progrès. Depuis cinq ans, il y a eu environ 4000 demandes de reconnaissance de diplômes, et environ 80 % à 85 % d’entre elles ont été acceptées. Chaque ordre professionnel a des protocoles pour assurer la sécurité du public. C’est d’ailleurs évident que les médecins ou les infirmières doivent avoir des stages dans les différents hôpitaux et établissements où ils vont travailler.

Tout ça, c’est lourd mais nécessaire, parce que dans les différents pays, les différentes universités, la maladie demeure toujours la même, mais la formation, les étapes à suivre ne sont pas nécessairement complètement les mêmes et le vocabulaire n'est souvent pas le même. Ça a l’air simple comme ça, mais ce ne l’est vraiment pas. Reconnaissons cependant que les ordres professionnels ont finalement pris le taureau par les cornes pour changer les choses.

Jean-François parle, sa main pointe devant lui.

Jean-François Lisée a été conseiller pour les premiers ministres Jacques Parizeau et Lucien Bouchard dans les années 1990. Il est ensuite devenu député pour le Parti québécois en 2012 et a dirigé la formation politique de 2016 à 2018.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les changements climatiques

Thérèse Nadeau, de Montréal : Jean-François Lisée, avec tous les bouleversements climatiques et sociaux, pourquoi ne pas gouverner autrement?

Jean-François Lisée : Effectivement, il y a un certain nombre de choses qui devraient changer compte tenu des bouleversements climatiques. Par exemple, il faudrait arrêter d’augmenter la production d’énergies fossiles au Canada. Il faudrait maintenir la production actuelle et établir un plan pour la réduire quand la demande va baisser. Difficile de comprendre pourquoi on ne fait pas déjà ça. Aussi, pour réduire le nombre de voitures, on pourrait taxer les gros véhicules et rendre les petites voitures électriques moins chères.

Au Québec, il est difficile de prendre l’autobus entre certaines villes. Il serait possible pourtant de créer un réseau d’autobus électriques qui offre ce service à prix modique dans la province. Alors, de nombreuses choses pourraient être faites immédiatement.

Le prix des télécommunications

Wadi Salem, de Montréal : Dimitri Soudas, les télécommunications coûtent très cher au Canada, spécialement pour certaines personnes handicapées physiques qui doivent y dédier plus de 50 % de leur revenu. Y a-t-il, d’après vous, un horizon à court ou moyen terme pour que le gouvernement puisse baisser le prix des télécommunications?

Dimitri Soudas : C’est vrai que ça nous coûte cher. Les Canadiens paient les prix les plus chers pour les télécommunications dans le monde, et ce, pour un service médiocre. Les lois sur la compétition, ici au Canada, sont archaïques. Pourquoi? Parce qu'à une époque, on faisait en sorte de protéger nos gros joueurs des plus gros joueurs qui se trouvaient à l’international. Aujourd’hui, le CRTC, dans ses décisions, protège toujours les compagnies comme Bell, Telus et Rogers.

Mais la compétition dans le secteur des télécommunications au Canada n’existe pas. Il faut faire entrer de nouveaux joueurs. Donc, changer les lois c’est une chose, mais aussi, il faut se questionner sur la pertinence du CRTC. À mon avis, c’est une organisation archaïque et dépassée.

Une personne pose une question.

Les membres du public ont été invités à poser leurs questions à l'équipe de « Mordus de politique ».

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

L’élection partielle dans Jean-Talon

Camille Thibeault, de Montréal : Jean-François Lisée, concernant l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, nous savons que la course se joue entre la Coalition avenir Québec et le Parti québécois. Selon vous, quel sera l’enjeu déterminant de cette élection?

Jean-François Lisée : Je pense que ce qui est déterminant, c’est le degré de désamour des électeurs envers la CAQ, puisque c’est ce parti qui avait remporté la circonscription de Jean-Talon lors de la dernière élection. Il s’agit de se questionner sur la capacité de la CAQ à tenir parole. Ils ont promis le troisième lien et ils ne l’ont pas fait. Est-ce qu’ils ont menti? Est-ce qu’on peut leur faire confiance? Le Parti québécois, lui, pour les dix derniers jours de la campagne électorale, a lancé une campagne au sujet de dix promesses brisées par la CAQ et auxquelles il propose des solutions. Alors, selon le PQ, c’est cela l’enjeu.

La communication entre journalistes et politiciens

Olivier Demers, de Saint-Lambert : Sébastien Bovet, est-il compliqué d’avoir des réponses des politiciens avec la multiplication des conseillers et des attachés de presse qui les entourent?

Regardez la réponse de l'animateur Sébastien Bovet :

Sébastien Bovet répond à Olivier Demers, de Saint-Lambert.

L'émission spéciale devant public de Mordus de politique sera diffusée sur les ondes d'ICI RDI vendredi 29 septembre, à compter de 12 h 30.

Les questions et les réponses ont été adaptées à des fins de précision et de clarté.

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