•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Un comité d’experts veillera à la « pérennité » de CBC/Radio-Canada, annonce St-Onge

Pascale St-Onge est assise en studio.

Invitée à « Tout le monde en parle », la ministre du Patrimoine canadien Pascale St-Onge a réagi aux compressions budgétaires annoncées par CBC/Radio-Canada.

Photo : A.Media / Karine Dufour

Le gouvernement fédéral mettra sur pied, au cours des prochains mois, un comité d’experts pour « réfléchir à l’avenir » de CBC/Radio-Canada et assurer la « pérennité » du diffuseur public.

C’est ce qu’a annoncé la ministre du Patrimoine canadien Pascale St-Onge, en entrevue à Tout le monde en parle ce dimanche, invitée à réagir aux compressions budgétaires annoncées cette semaine par la société d'État.

Ça fait partie de ma lettre de mandat de réfléchir à l’avenir du diffuseur public. On a modernisé la Loi sur la radiodiffusion, et la prochaine étape, c’est vraiment CBC/Radio-Canada. On va annoncer de quelle manière on va travailler avec le comité d'experts, a affirmé la ministre St-Onge.

Le public sera également consulté en marge de ce comité d’experts, assure-t-elle.

Les revenus publicitaires, malheureusement, vont de plus en plus vers les géants du web. On est rendus de plus en plus à se dire : à quoi ça ressemble, CBC/Radio-Canada, au 21e siècle, avec toutes ces plateformes-là? Comment peut-on s'assurer qu'à long terme, [l'entreprise] sera viable et qu’elle pourra rendre des services à l'ensemble du Canada?

Une citation de Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien

Le comité d'experts se demandera, entre autres, si la société d’État devrait se retirer complètement du marché publicitaire, comme le suggère le ministre québécois de la Culture, Mathieu Lacombe.

L’annonce de ce comité survient après que CBC/Radio-Canada eut annoncé lundi la suppression, au cours des 12 prochains mois, de 600 emplois et l'abolition de 200 postes vacants, soit près de 10 % de ses effectifs. 

Entrée d'un bâtiment.

CBC/Radio-Canada relève du ministère du Patrimoine canadien.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

CBC/Radio-Canada invoque des facteurs structurels comme la diminution des revenus publicitaires à la télévision et la concurrence féroce des géants du numérique pour justifier ses compressions, estimées à près de 125 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025.

La ministre dit ne pas avoir été étonnée par les coupes qui frappent le radiodiffuseur public, compte tenu de la crise des médias observée depuis au moins une décennie.

Face à la crise qui secoue l'industrie médiatique, la ministre assure que son gouvernement va continuer de travailler pour s'assurer d’avoir un diffuseur public qui est fort d’un bout à l'autre du pays. On a toujours été convaincus de l'importance du diffuseur public pour la vie démocratique.

Réduction de 3,3 % du budget opérationnel?

Dans le dernier budget Freeland, Ottawa a demandé des compressions budgétaires de 3,3 % à l'ensemble des sociétés d’État et des ministères fédéraux. 

La direction de CBC/Radio-Canada a indiqué cette semaine qu’une telle compression de 3,3 % représentera 11 millions de dollars dès l'an prochain et que la cible grimpera à 38 millions dans trois ans.

Pascale St-Onge en point de presse au parlement.

La ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, s'est dite lundi « pleinement engagée » envers CBC/Radio-Canada.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Plus tôt cette semaine, Pascale St-Onge semblait multiplier les signaux indiquant que CBC/Radio-Canada pourrait être exemptée, voire partiellement exemptée, de cet effort budgétaire fédéral.

Dimanche soir, à Tout le monde en parle, Mme St-Onge a réaffirmé qu'aucune décision finale n'avait été prise à savoir si CBC/Radio-Canada devrait se plier à de telles compressions.

On est présentement dans l’exercice responsable du gouvernement. Tout le monde la voit, la situation fiscale dans laquelle on est. [On doit] regarder nos dépenses. C’est un exercice qu’on a demandé à CBC/Radio-Canada de faire aussi, mais non, la décision finale n’a pas été prise.

Une citation de Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien

La ministre laisse donc une porte ouverte, soutenant qu'il n’y a pas d’intention de mettre en péril une organisation comme CBC/Radio-Canada. Au contraire, notre gouvernement a investi massivement dans le diffuseur public après les coupes du gouvernement de Stephen Harper. Et on va continuer d’être là pour soutenir le diffuseur public.

Proportionnalité des coupes

Des voix se sont élevées au Québec cette semaine pour dénoncer les coupes qui frappent de façon égale les services anglais et français de CBC/Radio-Canada, alors que les parts de marché en français du diffuseur public sont bien supérieures. En effet, 500 emplois seront supprimés à parts égales par CBC et par Radio-Canada.

Au sujet de la répartition des compressions, la ministre a évité de se prononcer, mais elle invite la direction à répondre aux questions légitimes que soulève cette décision.

C’est à la direction de CBC/Radio-Canada de répondre [aux questions] et d’être imputable au public canadien.

Une citation de Pascale St-Onge, ministre du Patrimoine canadien

La ministre a rappelé que le diffuseur public est indépendant. Tout ce qui concerne la gestion interne et le budget, le gouvernement, on ne s'en mêle pas. C'est important de garder un bras de distance.

Mme St-Onge a tout de même soutenu que le diffuseur public devrait continuer son mandat de défendre la langue française au Québec. Aussi, il ne faut pas oublier qu’il y a plein de minorités francophones à l'extérieur du Québec.

Catherine Tait en entrevue.

Catherine Tait en entrevue à CBC, lundi

Photo : Radio-Canada / Christian Patry

Le Comité permanent du patrimoine canadien des Communes a convenu jeudi à l’unanimité de convoquer la présidente du radiodiffuseur public, Catherine Tait, pour expliquer les coupes à CBC/Radio-Canada. Le comité veut entendre Mme Tait lors de sa première réunion de 2024, après les vacances des Fêtes, mais aucune date n’a encore été fixée pour cette réunion.

Avec les informations de La Presse canadienne

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.