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Joséphine Bacon nommée officière de l’Ordre du Canada

Joséphine Bacon.

La gouverneure générale, Mary Simon, salue les contributions notables à la littérature et à la culture autochtones de Joséphine Bacon. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine

Joséphine Bacon est nommée au sein de l’Ordre du Canada à titre d'officière, le second grade en importance. La poétesse originaire de Pessamit est honorée pour « ses contributions notables à la littérature et à la culture autochtones du Canada ».

Je l'accepte avec beaucoup d’humilité et d'honneur. Surtout je suis contente pour les miens, parce que quelqu'un des leurs reçoit une reconnaissance pour nous tous, confie Joséphine Bacon.

Elle est reconnue pour sa poésie qui dépeint la parole des aînés, le nomadisme et l’innu-aimun. L’anthropologue Serge Bouchard la qualifiait d'ailleurs de traductrice de l’âme innue (Nouvelle fenêtre).

Je pense que les aînés, ce que j'ai enregistré d’eux et que j'ai traduit, ont fait qu'aujourd'hui, c'est leur oralité qui est reconnue à travers moi.

Une citation de Joséphine Bacon
Joséphine Bacon sourit devant l'auditoire.

Véritable ambassadrice de la culture innue, Joséphine œuvre à recueillir et transmettre les récits des aînés. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Son plus récent recueil, Kau Minuat : Une fois de plus, paru cette année, aborde le vieillissement, le territoire Nutshimit et la guérison au fil de poèmes en innu-aimun et en français.

Moi, j'ai toujours écrit sur des bouts de papier, sur n'importe quoi. Puis j'ai accumulé tous ces bouts de papier, qui sont placés un peu n'importe où dans la maison. Et puis un jour, quand quelqu'un me parle [d’écrire un] recueil, je rapaille tous les bouts de papier, raconte la poétesse.

Joséphine Bacon n’en est pas à son premier honneur. En 2018, elle était nommée officière de l’Ordre des arts et des lettres du Québec et officière de l’Ordre de Montréal.

L'œuvre et la vie de Joséphine Bacon ont aussi été portées au grand écran dans le documentaire Je m’appelle humain, de Kim O’Bomsawin. Le long métrage a été récompensé de nombreux prix partout au pays.

Ambassadrice de la culture innue

Son amie, la poétesse Laure Morali, louange la sincérité et l’humilité avec lesquelles Joséphine Bacon écrit. C’est d’ailleurs Laure Morali qui l’a incitée à publier ses poèmes.

C'est une poésie qui peut toucher tout le monde, parce que Joséphine utilise des mots simples. Mais aussi parce qu’elle va au cœur des êtres, au cœur des choses, en très peu de mots, partage-t-elle.

La nomination de Joséphine Bacon est aussi due à son travail pour documenter la culture innue, en tant que cinéaste et interprète. Ses écrits sont des portes pour interroger les aînés, estime Laure Morali.

Laure Morali

C'est dans le recueil collectif Aimititau ! Parlons nous !, dirigé par Laure Morali, que Joséphine Bacon publie ses premiers poèmes.

Photo : ESTELLE MORALI-SILVER

Elle transporte avec elle des générations de nomades, d'ancêtres et de connaissances de la vie traditionnelle. Elle a recueilli les récits auprès des anthropologues pour lesquels elle était interprète. Elle se sent la récipiendaire d'une mémoire de milliers d'années, qu'elle traduit à travers ces poèmes, ajoute son amie.

L'œuvre de Joséphine Bacon trace des ponts entre les générations et entre les peuples, estime la poétesse originaire d’Ekuanitshit, Maya Cousineau Mollen.

Je pense qu'elle est une parfaite ambassadrice de bonne volonté pour la nation. Sa poésie nous a beaucoup fait voyager et je crois qu'elle a ouvert des portes pour des auteurs comme moi, souligne-t-elle.

Le fait qu'elle écrit en innu et en français, ça permet de laisser une clé vers notre culture.

Une citation de Maya Cousineau Mollen, poétesse
Maya Cousineau Mollen avec un livre dans les mains.

Maya Cousineau Mollen souligne la douceur et l'autorité des écrits de Joséphine Bacon, qu'elle voit comme une aînée. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Etienne Rivard

Neuf autres nominations québécoises

D’autres Québécois sont nommés ou promus au sein de l’Ordre du Canada par la gouverneure générale Mary Simon.

La romancière Kim Thúy est intronisée à titre de membre pour avoir amplifié les voix et les expériences des migrants et des réfugiés. L’homme d'affaires Lino Saputo reçoit la même distinction pour ses actions philanthropiques.

L’ex-sénateur Serge Joyal est promu compagnon, le plus haut grade. L’Ordre salue sa vaste influence en tant que mécène dans les domaines des arts, du patrimoine et de la culture.

L’ex-ministre de la Santé et médecin Réjean Hébert et le cinéaste Peter Robb Pearson sont tous deux faits officiers.

Enfin, la neuroradiologue Raquel Zegarra del Carpio-O’Donovan, le professeur Osama el-Sayed Moselh, le contrebassiste et enseignant Joel Andrew Quarrington ainsi que la militante Martine Monique Roy deviennent membres de l’Ordre du Canada.

Avec les informations de Renaud Chicoine-Mckenzie

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