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Dans l’œil d’Ivanoh : les puissantes photos du séisme en Haïti de Daniel Morel

Ivanoh Demers, photojournaliste depuis plus de 20 ans, revient sur un sujet qu’il connaît bien : le tremblement de terre survenu en janvier 2010 en Haïti.

Deux hommes en transportent un autre, blessé.

Cette photo d’hommes en détresse, prise à Port-au-Prince après le séisme du 12 janvier 2010, est l'une des images gagnantes du concours du World Press Photo de 2011.

Photo : Daniel Morel

J’ai rencontré cette semaine à Montréal le photographe haïtien Daniel Morel. Ses images saisissantes prises lors du séisme en Haïti, en 2010, ont fait le tour du monde. Un an plus tard, Daniel Morel a d'ailleurs remporté deux prix lors du prestigieux concours annuel du World Press Photo.

Après que Daniel Morel eut accordé une entrevue à ma collègue Émilie Dubreuil, il m’a montré les images qu'il a réalisées le 12 janvier 2010. La plupart n’ont jamais été publiées.

Le jour du tremblement de terre, le photographe s’était immédiatement mis à arpenter le boulevard Jean-Jacques Dessalines. Le chaos régnait dans la rue. Voici quelques-unes des photos qu’il a prises.

Des gens paniquent et courent dans tous les sens.

La panique régnait dans les rues de Port-au-Prince, le 12 janvier 2010.

Photo : Daniel Morel

Daniel Morel pointe immédiatement sa photo coup de cœur. Elle montre une foule agitée d'Haïtiens qui se déplaçaient vers lui, environ 45 minutes après les secousses.

J’étais en bas de la rue, quand j’ai vu la foule se diriger vers moi. Je me suis mis à marcher vers elle, en direction opposée. C’était la panique.

L’image est spontanée. À l'avant-plan, au centre de l’image, on aperçoit le bras d’une femme en mouvement. Un poteau électrique est endommagé, à l’arrière-plan, ce qui contribue à la confusion. On sent le désarroi, l’agitation.

Le principe du cadrage parfait fout le camp, mais la photo est tout de même réussie. Le photographe a trouvé un certain équilibre dans une image qui, à la base, reflète un déséquilibre complet.

Le mouvement est très présent. Une signature qu’on trouve dans plusieurs de ses images.

Le feu rouge est allumé.

Un feu de circulation est tombé au milieu de la rue, à Port-au-Prince, le 12 janvier 2010, lors d'une secousse.

Photo : Daniel Morel

Un feu de circulation au rouge, toujours fonctionnel, est tombé dans la rue. Des fils électriques gisent sur le sol.

Il y avait des fils électriques dans l’eau, partout, c’était très dangereux, souligne le photographe.

L'utilité de montrer des détails à première vue anodins est souvent sous-estimée. Avoir une panoplie de plans divers nous permet de diversifier nos options pour bien raconter et faire comprendre l'événement.

La caméra au niveau du sol donne un point de vue intéressant, dynamique. Un homme à l’arrière-plan ferme le cadre. L’image montre le côté artistique du photographe.

Des gens s'activent dans les décombres, éclairés par les flammes d'un incendie.

Un incendie fait rage sur le boulevard Jean-Jacques Dessalines, surnommé « la Grand Rue », à Port-au-Prince, le 12 janvier 2010.

Photo : Daniel Morel

Le jour du séisme, c’était la course contre la montre pour faire des photos avant le coucher du soleil. M. Morel en était très conscient. Mais il a tout de même réalisé cette photo.

Un incendie fait rage. C’est l’heure bleue – le crépuscule –, mais la lumière orange du feu illumine le ciel. La longue exposition va créer l’effet de mouvement des passants dans la rue. L’objectif grand angle de 20 mm choisi par le photographe montre bien l’ampleur de la destruction.

Ses images bougent avec nous. Elles sont vivantes. Un concept qui peut sembler simple, mais qui est très difficile à réaliser. Quel talent!

Mon clin d'œil de la semaine

Portrait de Daniel Morel.

Le photographe haïtien Daniel Morel habite maintenant Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Le 12 janvier 2010, comme Daniel Morel, j’étais à Port-au-Prince. Je m’y étais rendu dans le cadre de mon travail, mais pour autre chose. Je ne pouvais pas m’attendre à un tel drame.

Chaque année, je vois venir ce triste anniversaire avec une certaine appréhension. Le jour fatidique arrivé, vers 16 h 50, peu importe où je me trouve, je tourne en rond, mon cerveau part dans toutes les directions, je pense à ce moment où la terre a tremblé… Et à 16 h 53, heure exacte du tremblement de terre, l’émotion remonte. C’est plus fort que moi.

C’est un jour qui a changé la vie de beaucoup de gens, dont moi.

Ma rencontre avec Daniel Morel m’a permis d’aborder cette catastrophe avec une nouvelle perspective, à travers son objectif. Son regard cru illustre parfaitement ce qu’ont vécu des milliers d'Haïtiens. Sa démarche personnelle est simple, mais exceptionnelle. Elle a contribué à documenter l’histoire pour les générations futures.

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