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Au-delà des tatamis : le relaxant naturel de Xavier Brouillette

Un judoka debout sur les tatamis dans un dojo.

Xavier Brouillette

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Xavier Brouillette a reçu en début d’année une bourse des fondations Aléo et Georges St-Pierre. Il est l’un des sept athlètes choisis cette année, le seul judoka de la liste en 2024 et le premier du Club de judo Seikidôkan de Trois-Rivières à devenir boursier.

La bourse de 2000 $ lui donnera un sérieux coup de pouce pour payer les frais reliés à ses compétitions. Et comme je suis maintenant dans la famille Aléo, je vais avoir accès à des services complémentaires pendant ma carrière et même pour toute ma vie, reconnaît-il.

Xavier vient tout juste d’avoir 16 ans. Il est en quatrième secondaire à l’Académie les Estacades, dans le programme de sport-études de judo. Et il cumule les podiums, autant au Québec qu’au Canada.

Des judokas à l’entraînement sur des tatamis.

Le judo a changé la vie de François Noël et de Xavier Brouillette.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Depuis un an, il a notamment remporté le titre de champion aux Jeux du Québec, un titre canadien chez les moins de 16 ans en plus d’une médaille de bronze en janvier dernier aux championnats canadiens élites des moins de 18 ans.

Mais avant d’en arriver là, il a dû trimer dur pour apprendre à conjuguer sa vie avec un adversaire qui le suit à la trace.

J’ai commencé le judo à quatre ans et demi, raconte-t-il. François Noël [le cofondateur du Club Seikidôkan] a suggéré à ma mère de m’inscrire pour m’aider avec mon syndrome de Gilles de la Tourette.

Un jeune judoka à l’entraînement avec Antoine Valois-Fortier.

Xavier Brouillette en mars 2018, lors de la visite d’Antoine Valois-Fortier au dojo trifluvien

Photo : Gracieuseté du Club de judo Seikidôkan

Au lieu de subir les symptômes de ce trouble, il enfile un judogi et découvre une passion.

Les effets ont été pratiquement instantanés, confirme François Noël.

Depuis, Xavier a un plan de médication, mais les bienfaits du judo se font encore sentir aujourd’hui, une décennie et plusieurs médailles plus tard.

Et il ne compte pas s’arrêter là. C’est sûr que je rêve de me rendre aux Jeux olympiques, admet-il. Je vais continuer à faire du judo pendant un bon bout de temps, parce que j’adore ce sport.

Gagner en confiance pour contrer l’intimidation

Le judo est entré dans la vie de François Noël un peu par la porte de derrière. J’étais un joueur de soccer, se souvient-il. Il a atteint des niveaux compétitifs. Mais au milieu de l’adolescence, il est victime d’intimidation, pendant plusieurs années même.

Un entraîneur de judo sur les tatamis.

François Noël qualifie le Club Seikidôkan de « trésor caché » à Trois-Rivières.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Être adolescent au milieu des années 1980 et devenir le souffre-douleur des autres laisse des traces. Jusqu’en secondaire 4, ça n’a pas été super facile, confie-t-il.

Son entraîneur de soccer de l’époque lui fait une proposition qui le transforme.

Il faisait du dojo et il m’a dit que je devrais peut-être l’essayer. Ça a changé ma vie.

Une citation de François Noël, directeur technique, Judo Québec et cofondateur du Club Seikidôkan

Le judo est resté dans sa vie pour de bon.

La droiture et la sincérité

François Noël a cofondé le Club Seikidôkan au début des années 2000 avec Yves Landry. Le club a toujours été tourné vers le développement de l’excellence, explique-t-il. Le nom veut dire “le lieu où on enseigne la droiture, la sincérité”. On essaie de mettre ça en place tout le temps, dans toutes nos facettes.

Depuis plus de 20 ans, nombreux sont les judokas qui se sont entraînés sur les tatamis du dojo trifluvien. Plusieurs athlètes ont atteint des niveaux assez élevés, comme Alix Renaud-Roy, 9e en 2015 aux Championnats du monde de judo.

Comme Xavier Brouillette, la native de La Pocatière est passée par le programme de sport-études offert conjointement par l’Académie les Estacades et Seikidôkan.

Je dis souvent que le club de Trois-Rivières, c’est un trésor caché. Avec le canoë-kayak, je pense que le judo est parmi les plus gros sports de la région.

Une citation de François Noël, directeur technique, Judo Québec et cofondateur du Club Seikidôkan

Cette année, ils sont entre 15 et 20 à s’entraîner chaque jour. Parmi eux, Florence Hélie, 13 ans presque 14, qui me glisse spontanément à quel point elle s’est améliorée depuis qu’elle est en sport-études judo. J’ai gagné un combat en trois secondes et j’ai eu ma première médaille d’or, se réjouit-elle.

Tous les après-midi pendant deux heures, le groupe envahit le petit dojo du deuxième étage de la bâtisse industrielle, à Trois-Rivières. L’expression trésor caché utilisée par François Noël prend une signification supplémentaire.

Un entraîneur, debout, tient un chronomètre pendant que plusieurs duos de judokas s’entraînent au sol sur les tatamis d’un dojo.

L’entraîneur Jacob Landry supervise les judokas du programme de sport-études.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

C’est l’un des programmes de sport-études de judo les plus nombreux, précise François Noël. La différence avec beaucoup d'autres dojos, c'est qu’au Québec, le Seikidôkan est l'un des plus petits en superficie comparativement aux résultats que le club obtient aux niveaux canadien et québécois et dans le programme de sport-études.

Deux judokas à l’entraînement.

Justin Thibault a décroché le bronze de sa catégorie aux championnats canadiens élites 2024.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Les résultats, eux, ne sont pas modestes. Les prouesses des jeunes judokas de moins de 18 ans ont permis en 2023 au dojo de terminer au premier rang parmi les 55 au championnat provincial de Judo Québec. Plus récemment, à la mi-janvier, Seikidôkan est revenu des championnats élites disputés en Alberta avec la troisième position au pays chez les moins de 18 ans.

Cette compétition réunit la crème des judokas des quelque 400 clubs canadiens. Ce sont les huit à dix meilleurs de chaque catégorie U18 qui sont invités à y aller, précise François Noël. Pour se classer, il faut vraiment faire partie de l’élite. La troisième position, c’est le meilleur résultat de notre club.

L’entraînement quotidien des jeunes judokas dans le cadre du programme de sport-études n’est pas étranger à ces succès prometteurs. Présentement, le noyau est très fort, reconnaît François Noël.

Un entraîneur à plein temps

L’entraîneur-chef est une autre raison justifiant les performances trifluviennes. On a la chance d'avoir un entraîneur à temps plein depuis les débuts, en 2001, indique François Noël. On est un des rares clubs au Québec qui peut avoir quelqu'un qui ne pense qu'au judo et qui ne fait que du judo.

En ce moment, c’est Jacob Landry qui occupe ce poste.

Un entraîneur de judo explique une manoeuvre au sol sur les tatamis d’un dojo.

Jacob Landry

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Jacob est en train de préparer nos jeunes à faire la transition vers le niveau senior, qui est le niveau le plus difficile. On essaie d'apprendre à nos athlètes que plus c'est dur, plus c'est le fun.

Une citation de François Noël, directeur technique à Judo Québec et cofondateur du Club Seikidôkan

Même si François Noël voudrait bien voir un des judokas de la structure trifluvienne atteindre un jour les Jeux olympiques, son principal souhait est plutôt tourné vers le développement : Notre plus grand rêve, c'est d'être capables de continuer à former de bonnes personnes, de bons citoyens et des gens qui sont actifs pour toute leur vie.

Cet objectif, il se fait un devoir de le transmettre autant sur la surface de combat qu’au-delà des tatamis.

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