Dans l’œil d’Ivanoh : l’Ukraine sous tous ses angles
Ivanoh Demers, photojournaliste depuis plus de 20 ans, commente cette semaine les images en provenance de l’Ukraine.
Des techniciens travaillent à proximité de la chaudière principale d’une usine de métallurgie à Zaporijia, en Ukraine, le 12 février 2024.
Photo : Getty Images / Diego Fedele
En ce deuxième anniversaire du début de la guerre en Ukraine, les images de la zone de combat entrent toujours sur les fils de presse. Outre ces images nécessaires pour témoigner de la guerre, la vie quotidienne continue malgré tout.
Le photographe Diego Fedele a documenté l'industrie de la métallurgie dans la région de Zaporijia, dans le sud de l’Ukraine.
L’exode des hommes vers la zone de combat affecte de nombreuses entreprises. L’usine Zaporizhstal Iron est ouverte et fonctionne à 80 % de ses capacités.
Au premier regard, on imagine une scène de guerre. Heureusement, ce n’est pas le cas. Le feu de la fonderie capte notre attention. Les deux hommes portant des vêtements de protection donnent un aspect futuriste, intrigant à la photo.
Un cliché qui illustre une économie fragile en temps de guerre.
Un vendeur de fruits et légumes attend des clients dans les rues de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, alors que la guerre sévit toujours.
Photo : Getty Images / GENYA SAVILOV
Le photographe Genya Savilov a capté un semblant de vie normale à Kramatorsk, une ville dans la région de Donetsk lourdement touchée par la guerre. Les points de vente improvisés sur le bord de la route sont fréquents en Ukraine.
Accoudé sur sa balance, le regard inquiet, ce marchand essaie de vaquer à ses occupations. Les prix des légumes et les numéros de téléphone inscrits sur la portière ajoutent de l’information à la scène.
Ces petits moments de la vie quotidienne permettent d’illustrer de quelle façon les gens survivent dans ces temps aussi difficiles. Une photo importante.
Un soldat ukrainien s'apprête à faire feu sur les troupes russes près de la localité de Bakhmout, dans la région de Donetsk, dans l'est du pays.
Photo : Associated Press / Efrem Lukatsky
C'est le temps de rendre hommage aux photographes qui vont sur la ligne de front pour couvrir le conflit. Montrer la mort et la souffrance est un exercice difficile, mais nécessaire.
Une préparation et une négociation avec les autorités des forces ukrainiennes sont de mise pour avoir un tel accès. Après, il faut assumer les risques de travailler en zone de combat, qui sont bien réels et imprévisibles...
J’aimerais bien avoir les deux côtés de la médaille, voir ce qui se passe dans le camp des forces russes. Hélas, les conditions géopolitiques font en sorte que la grande majorité des médias en Occident n'y ont pas accès.
Le jeune Mykyta, 13 ans, souffre d'un trouble de l'apprentissage. Il prend l'air devant sa maison située dans le village de Tetianivka, malgré les attaques russes, le 31 janvier 2024.
Photo : Reuters / THOMAS PETER
Un programme pour aider les enfants aux prises avec des problèmes d’apprentissage a été mis sur pied dans le village de Tetianivka, dans la région de Donetsk. Thomas Peter a réalisé un beau portrait de ce jeune adolescent pour illustrer le sujet.
Cette image nous porte à réfléchir sur le sort des grands oubliés de cette guerre : les adolescents.
Dans quel état d’esprit sont-ils? Les jeunes vont-ils à l’école? Doivent-ils travailler? Comment se divertissent-ils? Des questions importantes soulevées par cette photo.
Cérémonie funéraire pour une famille de deux adultes et trois enfants. La famille est morte à la suite d'une attaque d’un drone russe survenue à Kharkiv, le 9 février 2024. Photo prise le 12 février 2024.
Photo : Reuters / Sofiia Gatilova
Des funérailles. Une scène documentée par les photographes en Ukraine, jour après jour.
La photographe Sofia Gatilova a su bien capter ce moment déchirant.
Même si ce sont des événements répétitifs, il est capital de continuer notre travail et de les documenter.
En zone de guerre, c'est souvent la population qui souffre le plus.
Mon clin d'œil de la semaine
Cérémonie de commémoration de la tragédie survenue à la garderie éducative Sainte-Rose, à Laval, le 9 février 2024
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Récemment, j'ai été appelé à couvrir la cérémonie commémorative de la tragédie de la garderie Sainte-Rose, à Laval.
En retrait pour ne pas importuner la cérémonie, j’ai réalisé cette photo du personnel de la garderie et des familles éprouvées par ce drame.