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Transmettre le savoir-faire des jupes traditionnelles innues

Entre les machines à coudre, les retailles de tissus bigarrés et les volutes de sauge fumante, rencontre avec Audrey-Lise Rock-Hervieux dans son atelier de couture.

Audrey-Lise Rock-Hervieux est penchée au-dessus du travail de Monique Benjamin qui coud une jupe avec une machine à coudre.

Portée habituellement dans les pow-wow et les cérémonies, la jupe traditionnelle est de plus en plus arborée dans la vie de tous les jours, selon les observations d’Audrey-Lise Rock-Hervieux.

Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix

Radio-Canada

Une Innue de la communauté de Pessamit, Audrey-Lise Rock-Hervieux, transmet son savoir-faire de confection de jupes traditionnelles innues.

C'est dans son atelier de couture qu'elle transmet l’innu-aitun, le savoir-faire innu.

C’est une valeur chez les Innus de transmettre nos savoirs, c’est quelque chose que je trouve vraiment très important, explique-t-elle.

Celle qui prend à cœur son rôle de mentore montre à son élève du jour, Monique Benjamin, comment fabriquer une jupe à rubans traditionnelle.

La personne vient choisir son tissu, choisit ses rubans. Après, pendant la confection, je prends toujours soin de purifier le tissu, les rubans, je dépose des prières, décrit Audrey-Lise Rock-Hervieux.

Sur une planche à repasser, Monique Benjamin étend quatre rubans sur un tissu.

« J’achète toujours deux mètres de tissu et deux mètres de ruban, sinon plus, parce que ça arrive qu’on fasse des erreurs », raconte Audrey-Lise Rock-Hervieux.

Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix

Munies d’un fer à repasser, de ciseaux et d’une machine à coudre, les deux femmes s'attellent au tissu et aux rubans colorés.

C’est ainsi que la toute première jupe de Monique Benjamin prend forme, sous la supervision d’Audrey-Lise Rock-Hervieux, qui prend soin de purifier l’étoffe avec de la sauge.

Je n’avais pas de tissu, je n’étais équipée de rien. J’avais juste mes doigts, dit l'apprentie couturière en riant.

Elle est très significative pour moi, cette jupe. Ce n’était pas dans une période facile de ma vie. Quand je l’ai faite, j’ai eu beaucoup de difficulté à la faire, j’ai recommencé. Ça a pris de la persévérance, de la patience. Quand je la porte, j’ai un surplus d’énergie.

Une citation de Monique Benjamin
Un défilé d'habits traditionnels autochtones.

Les jupes à rubans sont ornées de motifs, de dentelles et de rubans allant dans toutes les directions, souvent accessoirisés de ceintures concho et de perles. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Jo Horwood

Ces jupes ont une signification particulière pour les femmes autochtones, qui la revêtent lors d’un makusham, d’un pow-wow ou encore d’une cérémonie.

Audrey-Lise Rock-Hervieux observe toutefois qu'elles la portent de plus en plus au quotidien. Elle voit cela comme un signe d’affirmation de leur culture.

La religion catholique nous a été imposée en quelque sorte, mais là, la spiritualité commence à prendre de plus en plus de place. Et les jupes, c’est quelque chose de très, très spirituel. Pour moi, c'est quelque chose de tellement sacré, alors je trouve ça génial de voir justement cet intérêt-là qui grandit de plus en plus, conclut-elle.

D'après un reportage de Camille Lacroix

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