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Du golf sur la banquise à Rimouski, il y a 20 ans

Un golfeur s'apprête à frapper une balle dans la neige, sur la banquise, en face du centre-ville de Rimouski.

L'événement Golf sur la banquise, organisé par Tourisme Rimouski, s'est tenu trois hivers de suite, en 2003, 2004 et 2005.

Photo : Radio-Canada

Signe que les temps et le climat changent, la présence de la banquise entre Rimouski et l’île Saint-Barnabé se fait de plus en plus rare. Mais il y a de cela deux décennies, et durant trois années de suite, un événement de golf hors du commun était organisé sur la neige et la glace, face au centre-ville de Rimouski.

Oui, il aura fallu des balles de toutes les couleurs pour permettre l’activité… tout comme des froids suffisants pour assurer une glace bien épaisse.

Aux dires des organisateurs de l’époque, l’événement était unique : seul le Groenland aurait alors eu son tournoi de golf sur glace, mais il était réservé aux joueurs professionnels.

Le golf sur la banquise, à Rimouski, était, lui, ouvert à monsieur et madame Tout-le-Monde, rappelle le président de Tourisme Rimouski de l’époque, Michel Desrosiers.

Des gens massés sur le fleuve gelé, entre Rimouski et l'île Saint-Barnabé, en février 2005. L'événement Golf sur la banquise s'est tenu trois hivers de suite, en 2003, 2004 et 2005.

Le reportage du journaliste Paul Huot sur l'événement Golf sur la banquise, le 18 février 2005

Photo : Radio-Canada

Au début des années 2000, l’organisme souhaitait positionner davantage la ville comme destination touristique hivernale. Il fallait trouver une idée originale pour faire parler de nous, se rappelle M. Desrosiers, qui a aussi été directeur régional de Cogeco pendant plusieurs décennies.

C’est son collègue Jacques Desrosiers, celui qui dirigeait Tourisme Rimouski à l’époque, qui avait alors soumis une idée qui le taraudait depuis quelque temps : jouer au golf sur la banquise, juste en face du centre-ville de Rimouski.

Cet événement hivernal qui se voulait très festif était inusité, voire rigolo, pour reprendre les mots de celui qui était à la tête du conseil d’administration.

On ne se prenait pas au sérieux avec ça, pas du tout!

Une citation de Michel Desrosiers, ex-président de Tourisme Rimouski
Un golfeur sur la banquise à Rimouski, il y a 20 ans.

Les quatre clubs de golf de Rimouski étaient partenaires de l'événement.

Photo : Radio-Canada

Mais les redoux et l’instabilité de la banquise étaient déjà d’actualité, à l'époque. Alors que Tourisme Rimouski travaillait à lancer son premier Golf sur la banquise en février 2002, la météo a forcé l’organisme à annuler l’événement. Le problème, en 2002... C’est qu’il n’y avait pas de banquise!, raconte en riant Michel Desrosiers.

Du golf s’est toutefois joué sur la banquise en 2003, 2004 et 2005. Durant la troisième année de l’événement, on a accueilli jusqu’à 240 golfeurs de la région, mais aussi de l’extérieur.

Après les rondes de golf, je me souviens encore très bien, en fin d’après-midi, le vendredi, les gens étaient très festifs, très heureux, très joyeux, avaient beaucoup d'anecdotes à raconter [...] parce que c’était un peu farfelu sur les bords!, raconte Michel Desrosiers.

C’était un après-midi de pur plaisir pour les golfeurs.

Une citation de Michel Desrosiers, ex-président de Tourisme Rimouski

Et Rimouski a effectivement fait parler d’elle, particulièrement en 2004, où elle a fait la une de La Presse du samedi. On était bien fiers de ça, ça venait consacrer nos efforts!

Une coupure de journal montrant une photo avec des golfeurs sur la banquise.

Voir l'événement en une de La Presse avait fait la fierté des organisateurs du Golf sur la banquise à Rimouski.

Photo : Archives de La Presse du samedi 21 février 2004

Évidemment que jouer au golf en février, c’était quelque chose de particulier [...] C’était vraiment très bien organisé, et il y avait des gens de l’extérieur qui venaient, alors on voyait que ça prenait tranquillement de l’ampleur, se rappelle Richard Plourde, ex-directeur du club de golf de Val-Neigette, qui était le professionnel du Golf sur la banquise.

Troquer le vert contre le blanc impliquait somme toute des défis techniques, si ce n’est que pour créer le parcours de neuf trous, qui était fait en fonction des amoncellements de glace formés sur la banquise, dans les deux semaines avant le début de l’événement, explique M. Plourde.

Sans parler de tout le côté sécurité qu’il ne fallait absolument pas négliger, ajoute Michel Desrosiers.

Une affiche au centre-ville de Rimouski qui indique Attention : traverse de golfeurs.

Tourisme Rimouski a voulu créer un événement hivernal festif sur la banquise dès 2002. Le Golf sur la banquise ne s'est finalement tenu que trois fois, entre 2003 et 2005, comme les conditions météorologiques étaient déjà, à cette époque, en mutation.

Photo : Radio-Canada

Dame nature et ses aléas ont à nouveau joué les trouble-fêtes à partir de 2006. Jacques Desrosiers et moi, on montait au dernier étage de l’hôpital de Rimouski, et avec des longues-vues, on regardait au loin sur la banquise : il y avait un filet d’eau entre la banquise et l’île Saint-Barnabé, et tous les jours, le filet d’eau s’élargissait… Alors ça nous avait forcés à canceller l’événement, raconte Michel Desrosiers.

C’est un an plus tard que Tourisme Rimouski s’est résigné à l’idée qu’organiser le golf sur la banquise n’était plus possible. Compte tenu que, déjà, les conditions climatiques commençaient à devenir de plus en plus incertaines, et toute la logistique et la mobilisation que ça prenait pour organiser l’événement, on a dû l’abandonner.

Mais pour les trois années où l’événement a eu lieu, ça a vraiment été un succès phénoménal, au-delà de nos espérances.

Une citation de Michel Desrosiers, ex-président de Tourisme Rimouski
Des joueurs de golf sur la banquise, à Rimouski, en 2005.

En 2007, les organisateurs du Golf sur la banquise se sont rendus à l'évidence : la formation de la banquise était devenue tellement incertaine d'année en année que d'y tenir un événement annuel était rendu impensable.

Photo : Radio-Canada

Et si, à tout hasard, certains se demandaient combien de coups de golf séparent les rives de Rimouski du repaire de Toussaint Cartier, des joueurs l’ont testé, en 2005 : si ma mémoire est bonne, le meilleur avait rejoint l’île Saint-Barnabé en 23, 24 ou 25 coups de golf!, lance Michel Desrosiers.

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