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Les retraités de Groupe Capitales Médias pourraient demander une révision

Des exemplaires de journaux de Groupe Capitales Médias (GCM)

Groupe Capitales Médias possédait six quotidiens régionaux.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Radio-Canada

Les retraités des journaux régionaux du Groupe Capitales Médias, dont ceux du journal Le Quotidien, n’ont pas dit leur dernier mot. Même si le Tribunal administratif du travail (TAT) a rejeté leur plainte contre leurs syndicats pour manquement à leur devoir de représentation, ils songent désormais à demander une révision de cette décision.

Dans sa décision rendue le 13 mars dernier, la juge administrative Line Lanseigne affirmait que la preuve démontre que les syndicats CSN et Unifor n’ont nullement traité à la légère la situation des retraités. 

Elle a rejeté près de 249 plaintes de retraités qui alléguaient, principalement, que les syndicats ont favorisé les impératifs financiers de la nouvelle coopérative d’employés, dont ils étaient promoteurs, au détriment de leurs intérêts.

Toutes les actions qu’ils ont menées témoignent d’une préoccupation manifeste à agir dans leur intérêt et non du désintéressement ou de l’hostilité à leur endroit. Les syndicats ont été impuissants à changer le cours des choses. Cet échec ne constitue pas un manquement à leur devoir de représentation, a écrit la juge Lanseigne.

Elle a aussi déploré que les lois n’aient pas changé pour protéger le fonds de pension des retraités depuis une cause semblable, soit la restructuration financière de l’usine White Birch à Québec en 2010.

Il est désolant de constater que près de dix ans plus tard, les mêmes conséquences se répètent, a-t-elle déploré en toute fin de décision.

Les audiences avaient débuté en septembre 2021.

Des retraités déçus

Les retraités sont extrêmement déçus de cette décision qui est loin de celle qu’ils attendaient.

Il faut savoir que cette situation découle de l’abolition des régimes de retraite lors du processus de restructuration des journaux régionaux du Groupe Capitales Médias (GCM) sous la forme d’une coopérative en 2019 qui a permis d’éviter la fermeture des quotidiens. En 2015, GCM, propriété de Martin Cauchon, avait acquis les six journaux régionaux de Gesca. Cette dernière était une filiale de Power Corporation, une entreprise contrôlée par la famille Desmarais. C’est sous Gesca que s’est creusée la majorité du déficit actuariel.

La façade des bureaux du Quotidien.

Les bureaux du Quotidien, au centre-ville de Chicoutimi.

Photo : Radio-Canada / Julien B. Gauthier

Les retraités ont toujours soutenu que le plan de relance s’est fait à leurs dépens puisqu'ils ont perdu entre 25 et 30 % de leurs rentes, en plus de leur assurance collective.

Ils craignent également que cette décision ait des conséquences pour de nombreux autres retraités.

Tous les gens que nous avons consultés sont des gens qui sont vraiment déçus, excédés par un, la longueur des procédures, et la disproportion aussi des forces en présence. On a peu d'argent, les retraités ont déjà été coupés, 29 % dans notre cas, et vous avez des centrales syndicales à côté de ça, qui supportent financièrement et qui soutiennent avec leur cabinet de relations publiques, mais aussi leur cabinet d'avocats, la partie adverse. Alors c'est vraiment un combat de David contre Goliath, a expliqué Serge Lemelin, président de l’Association des retraités du Quotidien.

Les retraités des journaux régionaux ont identifié plusieurs points qui permettraient de faire appel à la décision de la juge administrative.

Ce qui n'est pas ressorti vraiment de la décision, c'est un des points principaux, c'est que même les experts actuaires reconnaissaient que tant qu'on continuait le fonds de pension à prestations déterminées, eh bien il n'y avait pas de remboursement à faire et le remboursement devenait exigible seulement quand on mettait fin. Et ça, évidemment, ce sont des sommes considérables. Tant que ça continuait, tout était correct. Les syndicats n'ont pas fait valoir cet argument-là auprès de leurs propres membres qui votaient et ont simplement dit que ça coûtait trop cher, puis qu'ils ne pouvaient pas se permettre ça, puis que personne ne voudrait financer une telle entreprise. Mais dès le départ, cette information-là à notre point de vue à nous n'a pas été bien expliquée, a ajouté l’ancien président du syndicat du Quotidien.

Trente jours

Les retraités ont 30 jours pour faire une demande de révision. Les membres de l’Association des retraités du Quotidien passeront au vote, jeudi prochain, lors de leur assemblée générale annuelle.  

On est en train d'étudier les recours possibles. Nous disposons de 30 jours pour le faire et à ce moment-là on prendra une décision avant la date limite du 12 avril. Et à ce moment-là, si on décide d'aller en révision, nous demanderons aussi un financement au Tribunal administratif du travail, a-t-il conclu.

Marc St-Hilaire.

Marc St-Hilaire est le directeur général du Quotidien.

Photo : Radio-Canada / Julien B. Gauthier

Même s’il s'agit d’un litige entre les retraités et les syndicats, les Coops de l’information suivent de près cette situation qui concerne leurs anciens employés et plusieurs membres de leurs équipes actuelles. 

C'est sûr que c'est un dénouement très malheureux pour ceux et celles qui ont perdu de l'argent. Puis on saisit pleinement la déception ressentie par nos retraités. Maintenant, la décision semble bien articulée par le juge. Donc on va voir ce qui va se passer pour la suite des choses, a annoncé Marc St-Hilaire, directeur des communications pour les Coops de l’information et également directeur général du Quotidien.

D'après un reportage de Laura-Jessica Boudreault

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