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Dans l’œil d’Ivanoh : mes coups de cœur du World Press Photo

Ivanoh Demers, photojournaliste depuis plus de 20 ans, commente quelques-unes des images gagnantes du concours World Press Photo 2024.

L'homme tient une main qui dépasse entre un lit et un morceau de béton.

Mesut Hancer tient la main de sa fille de 15 ans, Irmak, morte sous les décombres d’un immeuble qui s’est effondré lors d’un puissant séisme en Turquie. Photo prise dans la région de Kahramanmaras le 7 février 2023.

Photo : Getty Images / AFP / ADEM ALTAN

Pas moins de 3851 photographes venant de 130 pays. Un total de 61 000 images soumises. Le World Press Photo a dévoilé cette semaine les 24 photos gagnantes de son concours régional annuel. Voici cinq coups de cœur qui illustrent le meilleur du photojournalisme.

Cette image est arrivée sur les fils de photos de l'Agence France-Presse et de Getty Images lors du puissant séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, en février 2023, faisant plus des milliers de victimes.

Un homme qui tient la main de sa fille morte sous les décombres. Son regard, l’ampleur de la destruction et la main inerte sur le matelas suscitent une grande émotion chez quiconque voit cette image. Une photo qui va me hanter pour un bon bout de temps.

Ils ont de l'eau jusqu'au cou.

Portrait de Lotomau Fiafia et de son petit-fils John sur l’île de Kioa, aux Fidji, le 8 août 2023.

Photo : World Press Photo / Sydney Morning Herald / Eddie Jim

Un grand-père qui se tient debout dans l'eau avec son petit-fils. Ils sont presque submergés. L’endroit n’a pas été choisi au hasard. La hausse du niveau de la mer est dramatique et menace les habitants de l'île de Kioa, dans le nord-est des Fidji.

Le contraste élevé de cette image est assumé. La lumière de fin de journée est chaude et ajoute un élément esthétique. Le regard du grand-père et de son petit-fils témoigne de la situation urgente.

Chapeau à Eddie Jim qui a pris le temps de se mouiller… littéralement. Avec son appareil, le photographe a capté les détails sous la surface de l'eau, ce qui rend cette image originale et percutante.

Un homme enjambe le vide entre deux wagons.

Un migrant sur le dessus d’un train de marchandises à Piedras Negras, au Mexique, le 8 octobre 2023.

Photo : World Press Photo / Bloomberg / The New York Times / Alejandro Cegarra

L’image est bien cadrée. Les lignes sont droites, uniformes. L'œil se dirige automatiquement vers le jeune homme, en sandales, qui marche sur le toit d’un train de marchandises en mouvement.

La force de cette image, c’est que le photographe a capté le moment décisif. Le pied en l’air, entre deux wagons, ce migrant se dirige, à ses risques et périls, vers un avenir inconnu.

Alejandro Cegarra travaille depuis plusieurs années sur un projet colossal : documenter la longue route des migrants vers la frontière entre le Mexique et le Texas.

Une femme marche dans les ruines.

Une résidente d’Al-Zhara marche dans les ruines de la ville de Gaza après des bombardements israéliens, le 19 octobre 2023.

Photo : World Press Photo / Mustapha Hassouna

J’ai vu énormément d’images de la guerre entre le Hamas et Israël. Mais celle-ci se démarque par sa simplicité. Une femme marche seule en essayant de s’éloigner des décombres.

C’est simple, mais tout est là. La fumée qui émane encore des ruines démontre l’ampleur de la destruction. Le ciel surexposé ajoute un air de fin du monde à cette photo déjà dramatique.

Mon clin d'œil de la semaine

Le jeune homme est perché sur un énorme rocher.

Le pompier Théo Dagnaud observe l’horizon lors de feux de forêt, dans le nord du Québec, le 13 juillet 2023.

Photo : World Press Photo / Charles-Frederick Ouellet

Le photographe québécois Charles-Frédérick Ouellet a remporté un prix pour cette image prise lors des incendies de forêt de l'an dernier, dans le nord du Québec. Quelle nouvelle extraordinaire!

Un pompier forestier, Théo Dagnaud, regarde vers l'horizon afin de repérer de la fumée. Cet examen visuel est nécessaire pour s'assurer que les feux dans un secteur donné sont bien sous contrôle.

Pour les médias, il est très difficile d’obtenir les accès nécessaires pour suivre les équipes de la SOPFEU. Mais Charles-Frédérick Ouellet était sur place parce qu’il est lui-même aussi pompier forestier, et il a su profiter de cet accès pour réaliser une photo remarquable.

Les squelettes de la forêt à l'arrière-plan montrent bien la dévastation. La masse noire du rocher, au centre, est surmontée par le pompier. Comment s’y est-il hissé? Intrigant.

L‘utilisation sobre du noir et blanc se prête bien à cette image. Contrairement à ce que l’on voit fréquemment dans les photos soumises à ce concours, le contraste a été utilisé avec modération. Bravo.

Charles-Frédérick Ouellet est le premier Québécois à réussir cet exploit depuis 25 ans. Le dernier Québécois qui avait été l’un des lauréats de ce prestigieux concours est le légendaire Roger Lemoyne (Bravo encore, Roger!), qui avait documenté la guerre au Kosovo.

Les gagnants du concours mondial seront dévoilés le 18 avril prochain.

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