•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

L’Iran et Israël semblent s’éloigner d’une escalade

Vue en contre-plongée de la tête d'un missile, du dôme d'une mosquée et l'extrémité d'un minaret.

Bien qu'une escalade soit de moins en moins probable, les tensions entre Israël et l'Iran sont toujours présentes. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Vahid Salemi

Agence France-Presse

L'Iran et Israël ont semblé samedi s'éloigner d'une escalade après une attaque de représailles attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé la portée, qui suivait une semaine des tensions les plus vives au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza.

Engagé dans un bras de fer avec l'Iran, son ennemi juré, et en pleine offensive contre le Hamas, allié de Téhéran dans le territoire palestinien, Israël a reçu samedi un nouveau soutien des États-Unis, où la Chambre des représentants a approuvé une aide militaire de plusieurs milliards de dollars.

La présidence palestinienne a parlé d'agression, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a salué une défense de la civilisation occidentale.

Le président américain, Joe Biden, a salué une aide cruciale, au rendez-vous de l'Histoire. Mais pour la Russie, cette aide attribuée à Israël, comme à l'Ukraine et à Taïwan, va exacerber les crises mondiales.

L'armée israélienne a mené pendant ce temps des dizaines de frappes sur la bande de Gaza assiégée, dont l'une, selon la Défense civile, a tué neuf membres d'une même famille, dont des enfants, à Rafah, dans le sud du territoire.

Proche-Orient, l’éternel conflit

Consulter le dossier complet

Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Genèse des tensions

La tension avait brusquement monté au Moyen-Orient le 13 avril, lorsque l'Iran, ennemi d'Israël depuis la révolution iranienne de 1979, a mené contre ce dernier une attaque sans précédent au moyen de 350 drones et missiles dont la plupart ont été interceptés avec l'aide des États-Unis et de plusieurs autres pays alliés.

Israël a promis de riposter, tandis que l'Iran disait avoir agi en légitime défense après l'attaque meurtrière attribuée à Israël et qui a détruit son consulat à Damas le 1ᵉʳ avril.

Un missile dans les airs.

Israël a dû se défendre grâce à son bouclier antimissile contre des tirs de roquettes. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Amir Cohen

Vendredi, des médias d'État iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues à l'aube près d'une base militaire du centre de l'Iran. Selon des médias aux États-Unis citant des responsables américains, il s'agissait d'une opération israélienne en riposte à l'attaque iranienne.

Un haut responsable du Congrès américain a confirmé à l'AFP une attaque israélienne en Iran. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas fait de commentaire.

Dans un entretien avec la chaîne américaine NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a toutefois relativisé samedi l'attaque menée dans la région d'Ispahan.

Ce qu'il s'est passé la nuit dernière n'était pas une attaque. Il s'agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en Iran.

Une citation de Hossein Amir-Abdollahian, ministre iranien des Affaires étrangères

Selon The Washington Post citant un responsable israélien, l'attaque visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur de son territoire.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné après cette attaque que l'objectif de son pays et des autres membres du G7, réunis en Italie, était la désescalade.

Pour l'expert politique iranien Hamid Gholamzadeh, il s'agit d'un incident très insignifiant, mais qui doit être placé dans le contexte de la lutte pour l'équilibre du pouvoir entre l'Iran et Israël.

La région est en feu, et une guerre totale peut être déclenchée à tout moment, et de telles actions la rendent plus imminente, a-t-il soutenu.

Poursuite des combats à Gaza

Cette dernière poussée de fièvre survient alors que la guerre ne connaît pas de répit dans la bande de Gaza, où l'ONU redoute une famine généralisée.

Selon le porte-parole de la Défense civile à Rafah, Mahmoud Bassal, l'armée a frappé, samedi, plusieurs endroits de la ville. Cela a été une nuit très dure, a-t-il dit.

Un char israélien avance sur une route de terre battue.

Les combats font toujours rage à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (Photo d'archives)

Photo : AP / Ariel Schalit

Cette ville, où sont massés environ un million et demi de Palestiniens selon l'ONU, vit sous la menace d'une offensive terrestre qu'Israël a promis de lancer afin de vaincre le Hamas.

Samedi, l'armée a indiqué avoir frappé des cibles terroristes, dont une base de lancement à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, après l'interception d'un missile qui a visé la ville de Sderot, dans le sud d'Israël.

La guerre a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où le Croissant rouge palestinien a annoncé samedi que 14 personnes avaient été tuées par un raid israélien dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.

Dans ce contexte régional très tendu, une explosion nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés, selon les autorités. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient a rapidement annoncé que les États-Unis n'avaient pas mené de frappes aériennes en Irak.

Un lourd bilan

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent, le 7 octobre, contre Israël par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 129 d'entre elles sont retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

Une femme au milieu de ruines.

La grande majorité des victimes sont des femmes et des enfants. (Photo d'archives)

Photo : Getty Images / KHAMES ALREFI

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, que lui, les États-Unis et l'Union européenne considèrent comme une organisation terroriste. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34 049 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui considère le Hamas comme un mouvement de libération, a reçu samedi son chef, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les Palestiniens à l'unité afin de donner la réponse la plus forte à Israël.

Cette visite est survenue au moment où le Qatar, dont la négociation d'une trêve piétine, dit vouloir réévaluer son rôle de médiateur. La Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.