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Des professionnelles en soins de beauté exaspérées par les rendez-vous annulés

Une personne se fait maquiller les paupières.

Les annulations font perdre de l'argent précieux aux esthéticiennes.

Photo : Radio-Canada

Les professionnelles qui offrent des soins de beauté en tout genre lancent un appel à la civilité. Elles en ont assez des clients qui leur font faux bond et qui ne se présentent pas à leur rendez-vous.

Le phénomène, communément appelé no-show, est de plus en plus répandu, selon Pascale Rodrigue, une esthéticienne de Saguenay qui travaille dans le domaine depuis près de 25 ans.

Je sens que c’est beaucoup de négligence.

Une citation de Pascale Rodrigue, esthéticienne

Ça me décourage parce qu’on travaille fort, on est très patient face aux retards et aux changements d’horaires. Nous sommes très proches de notre clientèle et, des fois, ça nous touche de voir que les clientes ne nous prennent pas au sérieux, a-t-elle confié en entrevue à l’émission C’est jamais pareil.

Elle rappelle que les professionnelles comme elle sont généralement des travailleuses autonomes. Si plusieurs heures de rendez-vous sont annulées chaque semaine et que personne ne les comble, le manque à gagner est bien réel au chapitre des revenus.

De plus, elle remarque qu'en raison du contexte inflationniste les clients ont tendance à retarder ou à carrément laisser tomber leurs soins de beauté habituels pour des raisons économiques.

Une femme s'applique du crayon à lèvres.

Les clientes mettent de plus en plus de côté leur rendez-vous chez l'esthéticienne ou la coiffeuse en raison du contexte inflationniste.

Photo : iStock

Des solutions?

Pascale Rodrigue a bien tenté de trouver des solutions en discutant avec des consœurs en esthétique et en coiffure, mais la tâche est loin d’être évidente.

On a pensé charger, demander un acompte ou ne plus prendre ces clients. Il n’y a pas vraiment de solutions miracles, en tout cas, on ne l’a pas trouvée pour l’instant.

Une citation de Pascale Rodrigue, esthéticienne

Les pistes de solutions sont malheureusement peu nombreuses, confirme Option consommateurs.

Les professionnels soumis à un ordre, comme les dentistes ou les physiothérapeutes, peuvent imposer des frais lorsqu'un client annule son rendez-vous dans un délai trop serré. Pour eux, la Loi sur la protection du consommateur ne s’applique pas. Ce n'est toutefois pas le cas pour ceux qui offrent des soins de beauté. Même chose pour les restaurateurs.

Dans leur cas, la conseillère budgétaire et juridique d’Option consommateurs, Sylvie De Bellefeuille, indique que les options légales sont effectivement rares.

La loi interdit de fixer à l’avance le montant des dommages. On ne peut pas dire à l'avance que si vous ne venez pas, je vais subir des dommages de 50 $ ou de 100 $ par exemple. La loi ne le permet pas, indique-t-elle.

Toutefois, la loi permet aux commerçants de facturer après coup le montant des dommages si le client a eu un comportement négligent. Revenir contre un client n’est toutefois pas l’idéal, reconnaît-elle. 

Il faut par la suite que le commerçant se retourne contre le consommateur, ce qui n’est peut-être pas ce que les commerçants veulent non plus.

Il est possible, légalement, de demander un acompte, mais le montant ne peut être fixé à l’avance. Si celui-ci ne couvre pas les dommages réellement subis, le problème reste entier, explique Mme De Bellefeuille.

Il est toujours permis, toutefois, de bannir certains clients négligents. Rien ne l’interdit dans la Loi sur la protection du consommateur.

Faire des appels pour rafraîchir la mémoire des clients quelques jours avant leur rendez-vous est aussi une option intéressante. Reste que cette méthode gruge beaucoup de temps et d’énergie si un système d’appels automatisés n’est pas mis en place.

La meilleure des solutions demeure donc de sensibiliser les clients aux répercussions de leur annulation de dernière minute.

Comme société, on peut certainement y réfléchir. Ça devient une question de respect, conclut Sylvie De Bellefeuille.

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