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Frappes sur Gaza, le Sénat américain approuve l’aide à Israël

Joe Biden prend la parole avec derrière lui un drapeau d'Israël.

Le président des États-Unis, Joe Biden. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Evelyn Hockstein

Agence France-Presse

Après plus de 200 jours d'affrontements, la guerre à Gaza ne donne aucun signe de répit mercredi avec des frappes dans le territoire palestinien pendant que le Sénat américain donnait son feu vert à des milliards en aide militaire à Israël en lutte contre le Hamas.

Tôt mercredi, des sources hospitalières et sécuritaires à Gaza ont fait état de frappes aériennes israéliennes dans les secteurs de Nousseirat (centre) et de Rafah, dernier grand bastion du Hamas selon Israël, situé à la pointe sud du territoire, près de l'Égypte.

À Washington, le Sénat américain a approuvé une aide de 13 milliards de dollars d'assistance militaire à Israël, afin notamment de renforcer son bouclier antimissile Dôme de fer déployé à ses frontières.

Cette aide à Israël est un gage clair de la force de notre alliance et elle envoie un message fort à tous nos ennemis, une référence au Hamas, mais aussi à l'Iran et au Hezbollah libanais, a réagi sur X le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz.

Le plan américain comporte aussi plus de neuf milliards de dollars pour répondre au besoin urgent d'aide humanitaire à Gaza et à d'autres populations vulnérables dans le monde, notamment au Soudan, en guerre aussi depuis plus d'un an, confirmant ainsi un vote ce week-end de la Chambre des représentants, autre branche du Congrès.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Colère sur les campus américains

Cette aide intervient sur fond de manifestations propalestiniennes sur des campus américains et à l'heure de crainte de capitales étrangères, y compris de Washington, sur une éventuelle opération terrestre à Rafah, où s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens.

Ils se font face.

Des policiers devant des manifestants à l'Université de New York

Photo : Getty Images / AFP/ALEX KENT

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Cette opération d'évacuation durerait de deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l'Égypte et d'autres pays arabes comme les Émirats arabes unis, selon ces responsables.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a fait savoir qu'il étudiait une série de mesures à prendre en préparation des opérations à Rafah, en particulier sur l'évacuation des civils.

On ne voit pour l'instant aucun plan d'évacuation pour les civils de Rafah, a déclaré mardi à l'AFP Fabrizio Carboni, directeur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour qui une évacuation massive n'est pas possible dans les conditions actuelles.

Situation apocalyptique

Pour Jan Egeland, le secrétaire général de l'ONG Norwegian Refugee Council (NRC), une offensive sur Rafah, le plus grand camp de déplacés sur terre, conduirait à une situation apocalyptique.

Après 200 jours, l'ennemi reste piégé dans les sables de Gaza. Sans but, sans horizon, sans l'illusion de la victoire ou de la libération des prisonniers, a affirmé le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida. Nous continuerons à frapper et à résister tant que l'agression de l'occupation se poursuivra sur un seul centimètre de notre terre, a-t-il ajouté.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En riposte à l'attaque, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait jusqu'à présent 34 183 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Avant une éventuelle opération sur Rafah, l'armée israélienne s'était déployée dans la ville de Gaza (nord), puis à Khan Younès.

Enquête internationale

Or, l'ONU a réclamé mardi une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de ces villes, Al-Shifa à Gaza et Nasser à Khan Younès, soulignant la nécessité de mettre fin au climat d'impunité actuel.

Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de la personne, Volker Türk, s'est dit horrifié par les destructions de ces deux hôpitaux et par la découverte annoncée de fosses communes dans et autour de ces sites.

La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l'intérieur de l'hôpital Nasser.

Or, l'armée a nié mardi avoir enterré des corps, disant avoir, lors de ses opérations dans cet hôpital, examiné des corps enterrés par des Palestiniens pour déterminer si des otages se trouvaient parmi eux.

Dans les ruines de l'hôpital Al-Shifa, un médecin, Amjad Alewah, est venu montrer mardi à un correspondant de l'AFP l'accueil des urgences, calciné et partiellement vidé de son mobilier. Au bout de 200 jours de guerre, nous sommes maintenant au milieu des décombres de ce grand hôpital [...]. Nous recevions des milliers de blessés chaque jour, dit-il.

Aide à Gaza

Outre le lourd bilan humain et les destructions massives, la population de Gaza est confrontée selon l'ONU à un risque de famine.

Les États-Unis vont commencer très prochainement la construction d'une jetée à Gaza pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël, a déclaré mardi le Pentagone.

Au cours des derniers jours, Israël, qui contrôle l'entrée des marchandises dans la bande de Gaza, a augmenté le nombre de camions d'aide autorisés à pénétrer dans le territoire.

Israël et l'ONU ne s'accordent pas toujours sur le décompte de ces camions d'aide, mais le patron de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, s'est félicité d'un nombre record de camions entrés dans le territoire en une seule journée.

Où il y a une volonté, il y a un chemin, a-t-il écrit mardi soir sur X, après avoir demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une enquête indépendante sur les 180 employés de l'UNRWA tués dans la guerre. Le Conseil doit d'ailleurs discuter mercredi de l'aide à Gaza.

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