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Port du keffieh à Queen’s Park : une députée expulsée, deux autres partent, en solidarité

Le président de l'Assemblée législative a néanmoins réautorisé l'écharpe dans l'enceinte du bâtiment lundi, en dehors de la Chambre.

Joel Harden au milieu de la Chambre salue le président, tout comme Kristyn Wong-Tam. Le reste de députés les regardent.

Les députés du NPD de l'Ontario Joel Harden et Kristyn Wong-Tam ont quitté la Chambre lundi puisqu'ils portaient le keffieh, qui est interdit en Chambre.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Simard

Radio-Canada

Une députée indépendante de l'Ontario a été expulsée de la Chambre lundi puisqu'elle portait le keffieh, tandis que deux élus provinciaux du NPD ont quitté les lieux en signe de solidarité.

Leur départ est survenu quelques minutes après que le président l’Assemblée législative de l’Ontario eut assoupli les règles entourant le port de la coiffe à Queen's Park.

Lundi matin, la députée Sarah Jama, qui siège comme indépendante, a été expulsée, car elle portait encore le keffieh. L'ancienne députée du NPD ontarien avait déjà défié le règlement lui interdisant de porter ce foulard.

Sarah Jama dans la Chambre de l'Assemblée législative de l'Ontario et avec un keffieh palestinien sur les épaules.

La députée indépendante Sarah Jama a porté à plusieurs reprises un keffieh palestinien à Queen's Park depuis le début de l'année 2024 et a été expulsée de la Chambre.

Photo : La Presse canadienne / Christopher Katsarov

Plus tard, deux élus néo-démocrates, Kristyn Wong-Tam et Joel Harden, ont également mis un keffieh puis sont partis à leur tour en signe de solidarité (voir la vidéo en haut de cet article).

Néanmoins, en début de journée, le président de l'Assemblée, Ted Arnott, qui avait interdit le port du foulard dans l'Assemblée législative en raison des connotations politiques, a indiqué que les employés, députés et visiteurs qui la portent seront autorisés à entrer dans le bâtiment. Ils ne pourront pas, par contre, le porter en Chambre.

Le keffieh n’est pas autorisé en Chambre ou dans les galeries pour le moment sans accord unanime, a déclaré le président de l’Assemblée législative en ouverture des débats.

Le président justifie sa décision par son examen des règles non officielles en vigueur depuis des décennies à Queen’s Park, qui interdisent aux députés d’utiliser des habits pour passer un message politique.

J’ai conclu qu’en ce moment, porter un keffieh visait à faire une déclaration politique.

Une citation de Ted Arnott, président de l’Assemblée législative de l’Ontario

Cette situation de l’Ontario est une exception au Canada, même si elle ne s’est pas présentée dans la plupart des provinces. À la Knesset, en Israël, le keffieh est autorisé et a été porté en 2014.

Une interdiction maintenue contre l'avis des quatre partis

À la sortie de la Chambre, Sarah Jama a indiqué que plusieurs personnes portaient le keffieh en solidarité avec les 1,6 million de Palestiniens déplacés, alors qu’Israël mène de nouveaux bombardements ce lundi sur Rafah.

Elle regrette que cette nouvelle exclusion ait eu lieu après un moment de silence pour se souvenir de l’Holocauste.

Alors que nous pouvons passer du temps à reconnaître les génocides du passé, nous avons des difficultés en tant que membres de cette Chambre à reconnaître les génocides du présent.

Une citation de Sarah Jama, député provinciale indépendante

Les autres élus de NPD, parti auquel appartenait Mme Jama avant son exclusion à l’automne, ont indiqué qu’ils portaient le keffieh pour dénoncer une interdiction injuste.

La députée Sarah Jama avec un keffieh en train de parler à la presse dans les couloirs de Queen's Park, entourée de quatre députés NPD avec un keffieh.

L'élue indépendante Sarah Jama, entourée de ses anciens collègues du NPD, peut porter le keffieh dans les couloirs du bâtiment, mais pas dans la Chambre de l'Assemblée législative de l'Ontario.

Photo : La Presse canadienne / Christopher Katsarov

Cela perpétue ce que je considère comme du racisme et comme un effacement de la culture palestinienne, arabe et musulmane, indique Kristyn Wong-Tam.

Elle pointe qu’elle porte tous les jours sur son ordinateur ou ses dossiers des symboles de la communauté LGBTQ+ ou des Premières Nations, sans que cela ne pose de problème.

La majorité satisfaite de la distinction

Dans l’opposition, le Parti libéral et le Parti vert ont également indiqué leur souhait de voir cette interdiction levée, comme ce fut le cas pour le leader parlementaire du gouvernement, Paul Calandra.

Mais à l’issue de la matinée, M. Calandra s’est dit pour sa part satisfait de la distinction faite par le président et a réitéré sa confiance envers ce dernier.

Il estime que ce serait à l’opposition de demander un vote sur cette question et affirme que les députés progressistes-conservateurs seront libres de voter comme ils l'entendent.

Avec les informations de Mathieu Simard et Jérémie Bergeron

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