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Tensions autour du nouveau système de consigne du Québec

Station de récupération des bouteilles et cannettes consignées.

Ouverture de la première station de récupération des bouteilles et cannettes consignées. Consignaction est officiellement en fonction à Granby.

Photo : Radio-Canada / Daniel Mailloux

Les détaillants en alimentation dénoncent les lenteurs dans l’implantation du nouveau système de consigne au Québec. Ils déplorent le fait que Consignaction, qui le gère, n’ait ouvert jusqu’ici que trois sites de récupération et qu’il n’y ait aucun financement pour les aider à aménager leurs commerces en conformité avec la réglementation.

C’est un grand paquebot qui est sur le point d’embarquer sur la mer avec des morceaux manquants, dit, inquiet, Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail, qui souhaite l’intervention de Québec pour éviter un échec.

On n’a pas d’éclairage sur la mécanique financière qui va toucher l’implantation autour des commerces ou dans un commerce. On n’a pas d’informations sur le financement de tout ça. On aimerait bien savoir qui va payer quoi et qui va rembourser quoi, souligne M. Rochette.

Alors que Consignaction tarde à dévoiler le cadre financier pour mettre en place les sites de récupération, aucun détaillant n’a encore commencé à aménager ses installations, à se procurer des récupératrices automatisées, à construire une annexe ou un kiosque à l'extérieur de son commerce pour répondre aux exigences du nouveau système de consigne qui entrera en vigueur dans dix mois.

La situation inquiète aussi le PDG de l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA), Pierre-Alexandre Blouin. Il y a des sites qu’il faut aménager et dans lesquels il faut mettre des équipements adaptés. Ça prend des corps de métier qui sont difficiles à obtenir, ça prend des autorisations, des permis municipaux. Il faut que, très rapidement, on puisse commencer ces constructions-là si on veut être prêts pour le 1er mars, fait-il valoir.

L’ADA fait valoir qu’un commerçant n’acceptera pas d’investir plusieurs centaines de milliers de dollars dans des travaux sans avoir les garanties qu’il sera remboursé par Consignaction. Or, le système, dans sa conception, repose en grande partie sur la participation des détaillants.

On prévoit que près de 75 % des sites de récupération seront chez des commerçants. Ce qui laisse planer un doute sur la mise en place d’ici mars prochain des 1100 lieux de récupération dans les commerces.

Les délais sont très, très courts.

Une citation de Pierre-Alexandre Blouin, président-directeur général de l’ADA

Les détaillants craignent que, si rien ne change, ils ne parviendront pas à atteindre les objectifs fixés par le gouvernement en vue de récupérer les cinq milliards de contenants qui seront consignés dans près d’un an. Michel Rochette souhaite en conséquence que le gouvernement revoie à la baisse le nombre de lieux de retour prévus dans la réglementation.

On souhaite que le gouvernement soit plus flexible parce qu’on n’arrivera pas au 1er mars 2025 à avoir tous les lieux comme prévu au règlement.

Le PDG de l’ADA, Pierre-Alexandre Blouin, craint pour sa part qu’on se ramasse avec un système à deux vitesses [avec] de très beaux sites dans des milieux urbains et des sites complètement laissés à eux-mêmes ailleurs dans la région du Québec.

On va demander aux clients de faire combien de kilomètres additionnels pour aller reporter ses contenants? C’est la problématique à laquelle on risque de faire face.

Par courriel, Consignaction a affirmé à Radio-Canada que le processus pour établir la mécanique de compensation est en cours. Nous avons l’intention d’offrir une compensation adéquate aux détaillants qui resteront des acteurs dans le système de consigne afin qu’ils puissent couvrir leurs frais relatifs à la reprise de contenants de boisson consignés en magasin.

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