Les employés fédéraux de Saguenay farouchement opposés au retour à trois jours au bureau

Comme leurs homologues canadiens, les employés fédéraux de Saguenay s’opposent farouchement à l’obligation de retourner trois jours par semaine au bureau et envisagent de mener des manifestations.

Selon Jérôme Martel, le vice-président régional du Syndicat des employé-e-s de l’Impôt pour la région de Québec, qui représente le personnel du Centre fiscal de Jonquière, tout le monde a été très étonné, le 1er mai, de découvrir qu’Ottawa avait modifié la politique sur le télétravail. Celle-ci exige dorénavant une présence physique dans les installations au moins 60 % du temps.

C’est sûr qu’on est très surpris. Une des choses sur lesquelles on s’était entendus lors de la négociation, c’est qu’il ne devrait pas y avoir de changements unilatéraux, indique le représentant syndical en entrevue à Radio-Canada.

L’an dernier, 155 000 fonctionnaires fédéraux, dont ceux de Jonquière, avaient fait la grève pour obtenir de meilleures conditions salariales et des règles plus flexibles en matière de télétravail dans le cadre des négociations liées au renouvellement de leur convention collective. Les discussions avaient résulté avec l’obligation de se rendre deux jours par semaine au bureau.

Au Centre fiscal de Jonquière, environ 5 % des employés travaillent tous les jours en présentiel en raison de la nature de leurs tâches qui le requiert, selon les estimations de Jérôme Martel.

Cependant, ce pourcentage est à la hausse au printemps. Lors de la période d’impôt, 25 % des gens doivent travailler sur place pour faire des manipulations directes avec des déclarations, entrer des données, recevoir des chèques, explique le représentant syndical.

Au nom des autres syndiqués, il dénonce la nouvelle politique de télétravail. Nous ce qu’on dit, c’est que les gens qui entrent au bureau font du téléprésentiel. C’est-à-dire qu’ils prennent leur laptop qu’ils amènent de la maison au bureau, ils le mettent sur une base et se connectent sur Teams pour collaborer avec leurs collègues qui sont assis partout au Québec ou au Canada.

Selon Jérôme Martel, plusieurs chefs d’équipe de Jonquière sont responsables de travailleurs qui sont à l’extérieur de la région.

Tout le monde semble trouver que ça n’a pas vraiment de bon sens.

Sans donner plus de détails, Jérôme Martel a déclaré que des manifestations sont au calendrier, à Saguenay comme ailleurs au Québec. On a commencé par nous imposer deux jours. Puis trois jours. Qui ne nous dit pas qu’ils vont nous annoncer un quatre ou un cinq jours?, se questionne-t-il.

L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et d'autres syndicats ont déposé un grief mercredi contre le Conseil du Trésor. Les organisations comptent également porter plainte pour pratique déloyale de travail, reprochant à Ottawa d'avoir enfreint la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral en négligeant de les consulter.

Incertitude

L’incertitude plane au sujet des installations fédérales situées au Vieux-Port de Chicoutimi. Ça doit faire dix ans qu’on nous dit qu’éventuellement la bâtisse sera vendue ou qu’elle changera d’activité.

Dans son dernier budget, le fédéral avait d’ailleurs dévoilé son intention de se défaire de 50 % de ses espaces de bureaux d’ici dix ans grâce au télétravail.

Si l’édifice de Chicoutimi venait à être mis de côté, des agents seraient toutefois transférés à Jonquière, croit Jérôme Martel, ce qui causerait un manque de place.

C’est sûr que les gens sont inquiets. Ils se disent qu’il y a des enjeux d’espaces. Et éventuellement, est-ce qu’il y aura des pertes d’emplois en région? C’est toujours ça qui plane au-dessus de la tête.

Avec les informations de Mélanie Patry