Fillactive : pour le plaisir de bouger, tout simplement
Plus de 4200 adolescentes étaient réunies au parc Maisonneuve pour la journée de célébration Fillactive.
Photo : Radio-Canada
« Pour cette fois, je voulais être active. Habituellement, je ne cours pas, mais là, je voulais m’intégrer et voir comment c’était, les Fillactive », a lancé avec enthousiasme Raffi, au milieu de son groupe d'amies, toutes prêtes à affronter les intempéries pour un événement sportif bon enfant.
Depuis 17 ans, c’est cette graine que tente de semer Fillactive dans la tête des adolescentes québécoises. Mercredi, le mouvement a tenu son événement phare annuel, au parc Maisonneuve.
Plus de 4200 élèves de plus d’une centaine d’écoles secondaires étaient réunies afin de prendre le départ de courses de 2,5, 5 ou 10 km. Pour le reste de la journée, des kiosques ont été installés partout dans le parc afin de permettre aux participantes de s'initier à la pratique de 18 sports.
L’objectif : accroître l’importance du sport et de l’activité physique chez les filles de 12 à 17 ans.
Près de l’entrée du site, Annie Guglia prodigue ses conseils sur la planche à roulettes à une adolescente. La planchiste, qui a participé aux Jeux de Tokyo en 2021, est marraine de l’événement pour une deuxième année de suite.
L’année passée, c’était ma première fois. Et quand je suis arrivée, j’ai vu des milliers de filles faire du sport ensemble et ça m’a ému, raconte-t-elle au micro de Radio-Canada Sports. J’aurais aimé ça, avoir ça quand j’étais jeune. Peut-être que ça existait, mais je ne connaissais pas ça. Je veux le soutenir. Je trouve ça vraiment cool.
En fait, Guglia avait 16 ans lorsque Fillactive a vu le jour grâce à Claudine Labelle. La fondatrice croyait alors répondre à un besoin très ciblé
, mais qui n’était pas forcément d’actualité à l’époque. De quelques dizaines de participantes à ses débuts, l’événement principal attire maintenant des milliers de personnes, année après année.
Je vois ça d’un bon œil, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour amener ça au même niveau que les garçons à cet âge-là
, a souligné Mme Labelle.
Claudine Labelle, fondatrice de Fillactive
Photo : Radio-Canada / Crédit: Étienne Bruyère
C’est important de briser le stéréotype que le sport, c’est juste pour les gars
, ajoute Guglia.
L’équité complète n’est peut-être pas atteinte à cet égard, mais la tendance est encourageante. Une étude menée par Fillactive de 2018 à 2023 en collaboration avec l'Université de Montréal et le soutien de l'Agence de santé publique du Canada a révélé que 32 % des filles adhérant à leur programme augmentaient leur niveau d’activité physique, par rapport à 7 % qui le diminuaient. En moyenne, elles atteignent la recommandation de 60 minutes d’activité physique quotidienne 30 fois de plus par année.
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On voit qu’avec notre approche, elles apprennent à se trouver bonnes, elles découvrent de nouvelles activités et elles en font plus
, indique l’experte de l’activité physique chez les filles à Fillactive, Geneviève Leduc, qui a supervisé l’enquête.
Il faut réfléchir au contexte dans lequel on offre le sport et l’activité physique, ajoute-t-elle. On sait que plusieurs filles abandonnent, car elles détestent la compétition qui semble toujours venir de pair avec l’activité physique. Il faut leur offrir un contexte sans compétition.
Conséquemment, à bas les chronos. Aucun temps n’a été compilé lors des courses de mercredi. Pour Claudine Labelle, la seule donnée qui importe est le nombre de jeunes filles touchées par l’événement. Trois cents écoles secondaires, environ la moitié des établissements québécois, sont associées à Fillactive. La prochaine visée : 400 écoles.
Et pour ce qui est du moins quantifiable, c’est le plaisir et la participation de chacun qui compte. À voir Raffi et ses amies, on réalise rapidement que c’est mission accomplie.
